POLITIQUE

Alain Simplice Boungoueres, Entre Répentance et manœuvre politique

Le 12 juin 2024, le Gabon a assisté à une scène inédite dans le paysage politique : Alain Simplice Boungoueres, ancien député du PDG, a orchestré une cérémonie publique de repentance, implorant le pardon du peuple gabonais et déposant un chèque de 12 millions de francs CFA au Trésor public.

Dès les premiers mots de sa prière intitulée “Mon Repenti“, Boungoueres a tenté de captiver l’assistance. “Mon Dieu, pardonne-moi”, a-t-il répété, les mains jointes, le regard levé au ciel. Il a cité l’épître de 1 Jean 1:9, comme pour sacraliser son mea culpa. Mais derrière cette mise en scène spirituelle, les Gabonais ne voient qu’un homme qui cherche à sauver la face après avoir été complice d’années de mal-gouvernance.

L’ex-député a remis un chèque de 12 millions de francs CFA, un geste qu’il a présenté comme symbolique, équivalent à 1 million par année de mandat. Pourtant, ce montant, déposé avec une précision millimétrée 12 millions le 12 juin à 12h n’a fait qu’exacerber les frustrations. Pour les habitants du deuxième siège du département de l’Ogoulou, cet argent aurait pu être utilisé de manière plus concrète et impactante.

Un ressortissant du département de l’Ogoulou, ne mâche pas ses mots : “Avec 12 millions, Boungoueres aurait pu rénover notre école. Nos enfants méritent mieux que des salles de classe en ruine.” Cette frustration est partagée par de nombreux habitants. “Nous avons des routes impraticables, des centres de santé sans médicaments. Ce chèque est une insulte“, s’indigne un autre ressortissant .

Loin d’être perçue comme une authentique pénitence, cette initiative a été largement critiquée comme une tentative de redorer une image ternie par des années de complicité avec un régime défaillant. Les habitants de sa circonscription, qui ont longtemps souffert de l’inaction et de la corruption, ne voient dans ce chèque qu’un coup médiatique, un stratagème pour détourner l’attention des vraies responsabilités.

Il aurait dû commencer par s’excuser auprès de nous, les Ogoulois, et investir directement ici”, déclare un autre ressortissant. “Au lieu de cela, il choisit de faire un spectacle devant les caméras. C’est une honte.”

Certains voient en ce geste un véritable acte de courage. “Il faut du courage pour reconnaître ses erreurs en public et tenter de réparer”, a déclaré une habitante de Libreville. “J’espère que d’autres politiciens suivront son exemple et assumeront leurs responsabilités.”

En fin de compte, le mea culpa de Boungoueres pourrait être le début d’une prise de conscience et d’un changement positif, à condition qu’il soit suivi d’actions concrètes et durables. Sans cela, ce repentir restera dans les mémoires comme un simple coup médiatique, déconnecté des véritables enjeux et besoins du peuple gabonais.

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