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Réouverture des Pavillons Universitaires à l’UOB : Une Lueur d’espoir, mais pour combien de temps ?

Le 19 septembre 2024, la remise officielle des clés des pavillons C et D de l’Université Omar Bongo (UOB) a marqué une étape que d’aucuns saluent comme un signe de renouveau pour l’infrastructure universitaire au Gabon. Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique, le Pr. Hervé Ndoume Essingone, a orchestré cette cérémonie, avec à ses côtés le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de Transition, M. Raymond Ndong Sima. Tous deux ont exalté les étudiants bénéficiaires, les exhortant à préserver ces lieux. Mais au-delà des discours empreints de bonnes intentions, une question brûle les lèvres : combien de temps ces infrastructures resteront-elles en bon état ?

Une question de responsabilité partagée

Les discours prononcés lors de cet événement n’ont pas manqué de souligner un point crucial : la nécessité pour les étudiants de s’approprier ces espaces, d’en faire des lieux de vie collective bien entretenus. “Ce patrimoine est le vôtre, prenez-en soin”, a martelé le Premier Ministre. Une exhortation qui, bien que légitime, s’apparente parfois à une rengaine dans les couloirs de l’histoire universitaire gabonaise. Il est vrai que les étudiants sont souvent blâmés pour la dégradation des résidences, mais il est aussi évident que la responsabilité ne peut leur être imputée en totalité.

La vétusté rapide des infrastructures, liée à une gestion parfois déficiente et à un manque d’entretien rigoureux, a été maintes fois pointée du doigt. Alors que la communauté universitaire s’installe dans ces pavillons rénovés, la question d’un plan de gestion efficace et durable des infrastructures reste entière. Les expériences passées, où des travaux coûteux de réhabilitation n’ont pas suffi à empêcher une détérioration rapide, devraient servir de leçon.

Des infrastructures, mais quel avenir pour l’éducation ?

La réouverture de ces pavillons est indéniablement une bonne nouvelle pour les étudiants de l’UOB. Néanmoins, il est essentiel de ne pas se contenter de ce symbole. Les défis auxquels fait face l’enseignement supérieur au Gabon sont multiples et bien plus profonds. L’état des infrastructures n’est qu’une partie d’un problème global qui englobe également la qualité de l’enseignement, les ressources pédagogiques limitées, et le soutien insuffisant aux chercheurs.

Le Gabon, qui se veut être un acteur régional influent dans le domaine de la formation universitaire, doit se doter d’une vision à long terme, une vision qui place l’étudiant au centre du développement.Car ce n’est pas simplement en rénovant des pavillons que l’on pourra garantir l’excellence académique ou la compétitivité des diplômés gabonais à l’échelle internationale. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de l’université comme véritable moteur du progrès, du développement, et de l’innovation dans le pays.

La réouverture de ces pavillons ne doit pas être vue comme une finalité, mais comme le point de départ d’un engagement commun, d’un sursaut citoyen pour que l’université gabonaise devienne enfin cet espace d’excellence que tous appellent de leurs vœux. Le chemin est encore long, mais chaque étape franchie compte. Reste à savoir si cette fois, nous sommes prêts à marcher ensemble sur ce chemin.

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