Les résultats du référendum gabonais entre les mains de la Cour constitutionnelle
Libreville, 22 novembre 2024 -Cinq jours après la tenue du référendum constitutionnel du 16 novembre, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a remis officiellement les résultats provisoires à la Cour constitutionnelle. Ce dépôt marque une étape cruciale dans le processus de validation électorale.
Les chiffres préliminaires, annoncés par le gouvernement, révèlent une victoire écrasante du « Oui » avec 91,80 % des suffrages exprimés et un taux de participation de 53,54 %. La Cour constitutionnelle, présidée par Dieudonné Aba’a Owono, doit désormais se prononcer sur la régularité du scrutin et valider les résultats définitifs.
Le dépôt des résultats répond aux exigences légales en vigueur, qui imposent un contrôle rigoureux des procès-verbaux par la Cour avant toute proclamation officielle. Selon des observateurs nationaux et internationaux, cette étape vise à renforcer la transparence du processus et la confiance des citoyens dans les institutions électorales.
« C’est une avancée majeure pour le Gabon. Nous espérons que cette démarche contribuera à consolider la démocratie et à renforcer l’adhésion populaire », a déclaré un représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), présent comme observateur.
Malgré les efforts des autorités pour garantir une gestion rapide et rigoureuse du scrutin, des voix critiques se sont élevées. Des partis de l’opposition et des membres de la société civile pointent du doigt le faible taux de participation, qu’ils attribuent à un manque de sensibilisation des électeurs. D’autres s’interrogent sur la sincérité des chiffres avancés, évoquant des irrégularités dans certaines régions du pays.
Pour certains, ce référendum, bien que présenté comme une réforme démocratique, pourrait surtout servir à renforcer le pouvoir en place. « Nous avons besoin d’un véritable débat national et de garanties concrètes pour que ce processus soit représentatif des aspirations réelles des Gabonais », estime une figure de l’opposition, sous couvert d’anonymat.
La Cour constitutionnelle a désormais la lourde responsabilité de valider ou non les résultats. Sa décision sera scrutée par tous, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Alors que certains saluent cette étape comme un pas vers une démocratie plus mature, d’autres y voient une opportunité manquée de donner une véritable voix au peuple gabonais.