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Hervé Patrick Opiangah : Entre accusations accablantes et tentative de réhabilitation politique

Hervé Patrick Opiangah, figure politique et homme d’affaires gabonais, a effectué un retour fracassant sur la scène publique ce samedi 15 décembre 2024. Après plusieurs semaines de silence, il a choisi une plateforme inattendue pour répondre aux accusations graves portées contre lui. Diffusée en direct sur l’émission Facebook «Le Balcon», animée par le journaliste activiste Jonas Moulenda, son intervention a attiré une audience sans précédent, avec près de 9000 spectateurs connectés simultanément. Du jamais vu au Gabon pour une émission en ligne.

L’émission «Le Balcon», déjà connue pour ses prises de position critiques, a dépassé toutes les attentes en rassemblant des milliers de spectateurs en direct. Ce record témoigne de l’intérêt massif suscité par l’affaire Hervé Patrick Opiangah, qui alimente les débats dans tout le pays depuis des semaines.

Le choix d’une plateforme numérique, en dehors des canaux traditionnels, illustre également un changement dans la manière dont les figures publiques s’adressent désormais au public.Pour beaucoup, cette audience exceptionnelle reflète une curiosité nationale autour des accusations visant Opiangah, mais aussi un besoin croissant de transparence dans un contexte politique tendu. Rarement une intervention politique, surtout dans un cadre non institutionnel, n’aura autant captivé l’attention des Gabonais.

Un discours sous haute tension

Face à la caméra, Hervé Patrick Opiangah est apparu visiblement marqué par les événements récents. Vêtu simplement, le visage fatigué, il a rejeté en bloc les accusations portées contre lui : tentative de déstabilisation, viol, inceste et séquestration. Selon lui, ces accusations relèvent d’une «chasse politique» visant à le discréditer.

«Je n’ai pas fui», a-t-il affirmé, expliquant que son silence était motivé par des impératifs de sécurité. «Le temps est le meilleur allié. Mais aujourd’hui, je suis là pour faire face.»

Il a également dénoncé les conditions dans lesquelles des perquisitions ont été menées à son domicile et a défendu l’origine légale des fonds saisis par les autorités, tout en qualifiant les accusations de viol et d’inceste de «fabrications orchestrées».

Un appel à la réconciliation nationale

Malgré la gravité des accusations, Opiangah a adopté un ton conciliant en appelant à l’unité nationale. «La paix est plus importante que le règlement de comptes», a-t-il martelé, exhortant les autorités de transition, et notamment le président Brice Clotaire Oligui Nguema, à privilégier l’apaisement. «Monsieur le président, je vous demande d’œuvrer pour une accalmie. Ceux qui vous entourent pourraient vous induire en erreur», a-t-il ajouté dans un message direct et sans détour.

L’affaire Opiangah est loin d’être close, mais une chose est sûre : elle a marqué un tournant dans la manière dont les affaires politiques sont exposées, débattues et perçues au Gabon. La suite se jouera autant dans les tribunaux que dans l’arène médiatique, où l’opinion publique est désormais un acteur incontournable.

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