Tchad : Les autorités déclarent la situation « sous contrôle » après des tirs à proximité de la présidence
N’Djamena, 9 janvier 2025 – Dans la nuit du mercredi 8 janvier, des tirs nourris ont été entendus aux abords de la présidence de la République à N’Djamena, suscitant inquiétude et interrogations au sein de la population. Rapidement, les autorités tchadiennes se sont mobilisées pour rassurer et rétablir le calme, affirmant que la situation était désormais « sous contrôle ».
Des messages rassurants, mais peu détaillés
Dès les premières heures suivant l’incident, plusieurs membres du gouvernement ont pris la parole pour apaiser les tensions. Le ministre des Finances, Tahir Hamid Nguilin, a publié sur Facebook un message de soutien au chef de l’État : « Force au Maréchal MIDI, la force de la patience ». De son côté, le ministre des Infrastructures, Aziz Mahamat Saleh, a assuré que « rien de grave » ne s’était produit et que les forces de défense avaient réagi promptement.
C’est le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, qui a fourni la déclaration la plus étoffée. Lors d’un direct sur sa page Facebook, il a affirmé : « Je suis actuellement à la présidence de la République où la situation est […] totalement sous contrôle. Nous attendons la venue du procureur de la République pour vous montrer la réalité de ce qui s’est passé. Mais d’ores et déjà, je voudrais rassurer l’ensemble des Tchadiens. […] Les forces de défense et de sécurité sont mobilisées et […] toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée. »
Une tentative de déstabilisation ?
Le gouvernement tchadien a qualifié les événements de « tentative de déstabilisation », sans toutefois fournir de détails précis sur les auteurs, leurs intentions ou les circonstances exactes de l’attaque. Cette communication parcellaire laisse entrevoir qu’une enquête est en cours, bien que les autorités n’aient pas précisé quand elles partageraient davantage d’informations avec le public.
L’attente du procureur sur place pourrait indiquer que les autorités cherchent à étayer leurs affirmations par des preuves concrètes. Toutefois, le flou entourant ces événements alimente les spéculations au sein d’une population déjà méfiante face à un pouvoir centralisé et souvent critiqué pour son manque de transparence.
Une stabilité fragile
Ce nouvel incident intervient dans un contexte politique et sécuritaire délicat pour le Tchad. Depuis la mort d’Idriss Déby Itno en avril 2021, son successeur et fils, Mahamat Idriss Déby Itno, tente de consolider son pouvoir dans un pays marqué par des tensions internes, des défis économiques et des menaces sécuritaires persistantes.
Bien que les autorités aient affirmé avoir maîtrisé la situation, cet épisode met en lumière les vulnérabilités d’un système politique souvent sur la défensive. Les tirs à proximité de la présidence, symbole du pouvoir, soulèvent des questions sur l’efficacité des mesures de sécurité dans un contexte où le régime cherche à se montrer fort et inébranlable.
Les attentes de la population
La population tchadienne, déjà éprouvée par des années d’instabilité et de difficultés économiques, reste en attente de réponses claires et d’une gestion plus transparente des crises. Si le gouvernement insiste sur le retour au calme, beaucoup espèrent que cet incident ne sera pas relégué au rang de faits divers sans suite.
Pour l’instant, les autorités appellent à la vigilance et à la patience, promettant que les conclusions de l’enquête seront rendues publiques. Cependant, pour regagner la confiance des citoyens, il faudra bien plus qu’un discours rassurant : des actes concrets et des réformes profondes s’imposent.