Libreville, 31 janvier 2025 – Le Parti Démocratique Gabonais (PDG), formation historique du pays, est en pleine tourmente. À peine Blaise Louembe élu à la tête du directoire que des contestations éclatent. Un groupe influent de cadres du parti, mené par Ali Akbar Onanga Y’Obegue, rejette cette élection, dénonçant une violation des statuts et un coup de force interne. Face à ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire, ces cadres annoncent la création d’un Directoire Provisoire de Redressement, plongeant le PDG dans une division sans précédent.
Une élection contestée et une fronde immédiate
Le 13ᵉ congrès extraordinaire du PDG, censé redonner un second souffle au parti après sa chute du pouvoir en août 2023, n’a finalement fait qu’exacerber les tensions. La désignation de Blaise Louembe comme président a été immédiatement rejetée par une faction influente, qui estime que cette élection ne respecte pas les statuts internes du parti.
Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 31 janvier 2025, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, appuyé par Sylvestre Zue Ndoutoumou, Noé Mesmin Kondodo et Arthur Benga Ndjeme, a dénoncé une prise de pouvoir illégitime.
« Un groupe de camarades a imposé une direction par la force, en bafouant nos statuts et en créant des postes qui n’existent pas dans l’organigramme du parti. Nous ne pouvons pas cautionner cette mascarade. »
Une scission actée : naissance du Directoire Provisoire de Redressement
Face à cette situation, les dissidents ont annoncé la création d’un Directoire Provisoire de Redressement, une structure parallèle qui se pose en alternative à la direction actuelle du PDG. Leur objectif affiché est de « restaurer la légalité et protéger les droits des militants », affirmant que le parti a été détourné de son essence.
Cette bipolarisation du PDG consacre une scission de facto, plaçant le parti dans une impasse organisationnelle inédite. Deux camps s’affrontent désormais, chacun revendiquant l’héritage du parti fondé par Omar Bongo Ondimba.
Le PDG face à un avenir incertain
Cette division marque une étape cruciale dans l’histoire du PDG. Alors qu’il fut autrefois l’instrument central du pouvoir au Gabon, il semble aujourd’hui miné par ses propres contradictions.
« Le PDG est aujourd’hui à un tournant. Soit il parvient à se réconcilier et à se réinventer, soit il sombre dans une fragmentation qui précipitera sa disparition politique », analyse un observateur proche du parti.
Avec deux directions rivales, la question est désormais de savoir qui parviendra à s’imposer comme l’autorité légitime du parti. Une bataille interne qui pourrait bien fragiliser encore davantage une formation déjà affaiblie par la perte du pouvoir.
