SOCIETE

Libreville : les étudiants de l’ENAM bloquent brièvement la RN1 pour dénoncer sept mois d’arriérés de bourses

Libreville, 22 avril 2025 – Ce mardi matin, les étudiants de l’École Nationale d’Art et de Manufacture (ENAM), située au PK12, ont brièvement bloqué la Route nationale N°1, principal axe d’accès à Libreville, pour protester contre le non-versement de leurs bourses depuis sept mois. Un mouvement de frustration qui reflète un malaise grandissant dans l’enseignement supérieur, notamment au sein des établissements à vocation artistique.

L’action, menée devant les locaux de l’établissement, a pris de l’ampleur lorsque les étudiants sont descendus sur la voie publique. Barricades de fortune et nuisances sonores ont été utilisées comme moyens de pression pour attirer l’attention des autorités. La circulation a été temporairement perturbée avant l’intervention des forces de l’ordre, qui ont dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes.

Une crise budgétaire qui s’enlise

La protestation met en lumière une situation devenue intenable pour bon nombre d’étudiants. Entre retards de paiement, manque d’équipement pédagogique et absence de communication officielle, les griefs s’accumulent. « Notre matériel coûte cher. Sans bourse, on ne peut pas suivre correctement les cours », déplore un étudiant.

Le silence de l’administration sur la régularisation des paiements semble avoir contribué à amplifier la colère. Ce manque de transparence fragilise davantage le lien de confiance entre les étudiants et les responsables institutionnels.

L’ENAM, un établissement en quête de moyens

Fondée en 1982 pour promouvoir les arts et la culture, l’ENAM traverse depuis plusieurs années une période difficile. Le manque de budget, les retards de subventions et l’obsolescence de certains équipements freinent la qualité de l’enseignement et affectent directement les conditions d’apprentissage des étudiants.

Dans ce contexte, la manifestation de ce mardi interroge sur la place réelle accordée aux filières artistiques dans les priorités de financement public. Alors que l’État multiplie les discours sur l’importance de la jeunesse et de la culture, les étudiants de l’ENAM rappellent, à leur manière, que ces ambitions nécessitent des actes concrets et un soutien durable.

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