Gabon : Paulette Missambo secoue le gouvernement – L’urgence de repenser un modèle économique à bout de souffle

Libreville, 1er septembre 2025.
La rentrée parlementaire de la deuxième session ordinaire a pris des allures de réquisitoire ce lundi. Face au vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, la présidente du Sénat de la Transition, Paulette Missambo, a livré un discours sans complaisance. Elle y a pointé les insuffisances d’un modèle économique et social qu’elle juge épuisé, incapable de répondre aux attentes pressantes des populations gabonaises.
Un diagnostic sans appel
« Les populations lancent un cri d’alarme », a-t-elle affirmé, rappelant les carences observées lors des descentes des sénateurs sur le terrain : routes en ruine, manque d’enseignants et de médecins, chômage massif des jeunes, appauvrissement des zones rurales aggravé par le conflit homme-faune, sans oublier les difficultés d’accès au foncier dans les centres urbains.
Pour la présidente du Sénat, ces maux traduisent l’impasse d’un système qui n’a pas su se réinventer malgré les multiples réformes annoncées.
Mettre fin aux promesses creuses
En présence des membres du gouvernement, Paulette Missambo a rappelé que l’urgence n’est plus aux slogans mais aux résultats tangibles. Elle a exhorté l’exécutif à tirer les leçons de ce constat amer et à inscrire des réponses concrètes dans la prochaine Loi de finances 2026.
« Il y a lieu de repenser notre modèle économique et social », a-t-elle insisté, précisant que cette refonte est indispensable pour redonner confiance à un peuple dont le quotidien se détériore.
L’appui au discours présidentiel
S’appuyant sur l’engagement réitéré du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, lors de la célébration de la Journée nationale de la Libération à Tchibanga, Paulette Missambo a souligné que la voie est tracée : reconquérir l’indépendance économique, promouvoir l’entrepreneuriat et développer le tourisme pour créer des emplois. Mais elle a tenu à rappeler que ces ambitions ne sauraient rester de simples déclarations.
Une pression politique assumée
En interpellant publiquement le gouvernement, la présidente du Sénat de la Transition envoie un signal fort : le temps des constats stériles est terminé. À travers ce discours, elle exprime la lassitude d’une opinion publique qui refuse désormais les promesses non tenues et qui exige des réformes structurelles.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Sa capacité à transformer les orientations présidentielles en politiques concrètes et efficaces déterminera s’il est encore possible de construire, comme l’affirme Paulette Missambo, « un Gabon nouveau où il fait bon vivre pour tous ».