POLITIQUE

Mayumba : incroyable mais vrai, Oligui Nguema préfère le PDG à son propre parti

C’est un revirement qui défie la logique politique et laisse plus d’un Gabonais sans voix. À Mayumba, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a choisi de soutenir la candidate du Parti démocratique gabonais (PDG), Angélique Ngoma, au détriment de celle de son propre parti, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), Tatiana Bouyou.


Une décision pour le moins déconcertante, tant elle contredit la dynamique de renouveau politique prônée depuis la chute du régime Bongo.

Prévu pour ce samedi 11 octobre, le duel électoral entre les deux femmes fortes du département de la Basse Banio n’aura finalement pas lieu. Sur “instruction” directe, la candidate UDB s’est retirée, laissant la voie libre à la secrétaire générale du PDG, désormais seule en lice. L’annonce a créé un véritable séisme dans les rangs de l’UDB et de nombreux observateurs parlent déjà d’un “choix incompréhensible”.

Comment le président d’un parti, censé incarner la rupture avec les pratiques anciennes, peut-il préférer un adversaire politique issu du système qu’il a lui-même dénoncé ?
Comment expliquer qu’au moment où les Bâtisseurs espéraient asseoir leur légitimité, c’est le PDG pourtant affaibli par les années de pouvoir qui bénéficie du soutien suprême ?

Le geste d’Oligui Nguema étonne, dérange et interroge. Pour certains, il s’agirait d’un calcul politique visant à préserver une certaine stabilité au sein du paysage national, en évitant de froisser les barons du PDG encore très influents. Pour d’autres, c’est une erreur stratégique, voire une trahison morale pour les militants de l’UDB qui se battent depuis des mois pour imposer leur parti comme symbole du renouveau.

« C’est incroyable ! Nous pensions qu’Oligui allait accompagner les siens. Au lieu de cela, il consolide ceux que nous pensions écartés du jeu », s’indigne un responsable local de l’UDB à Mayumba.

Le paradoxe est saisissant : au moment où l’UDB cherche à s’affirmer, c’est son propre fondateur qui choisit de freiner son élan. Une décision qui relance le débat sur la véritable orientation politique du chef de l’État et sur la frontière, de plus en plus floue, entre rupture et continuité.

À Mayumba, la victoire d’Angélique Ngoma ne fait plus de doute. Mais la véritable question demeure : à quoi bon créer un parti présidentiel, si c’est pour mieux servir les intérêts de l’ancien pouvoir ?

Une chose est sûre : dans les esprits comme dans les conversations, cette décision restera longtemps comme l’un des gestes politiques les plus étonnants de la période post-transition.

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