POLITIQUE

Présidentielle 2025 au Gabon:Pour la première fois, le PDG ne présentera pas de candidat aux élections présidentielles

Libreville, 27 janvier 2025 – Une page historique semble se tourner pour le Parti démocratique gabonais (PDG). Pour la première fois depuis sa création en 1968 par Omar Bongo, le PDG pourrait ne pas présenter de candidat à une élection présidentielle. Cette annonce, bien qu’encore officieuse, marque un tournant dans la vie politique gabonaise.

Lors d’une déclaration faite le 25 janvier par sa Secrétaire générale, Angélique Ngoma, le PDG a affirmé qu’il « n’est pas encore temps » de dévoiler son choix ou sa position concernant le scrutin présidentiel prévu le 12 avril 2025. Une posture prudente, mais inhabituelle pour une formation politique qui, depuis sa création, a toujours aligné un candidat pour les échéances électorales majeures.

Un parti en pleine réflexion

Après avoir perdu le pouvoir à la suite du coup d’État militaire du 30 août 2023, le PDG semble être à un moment de questionnement stratégique. La chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, son dernier porte-étendard, et la Transition imposée par les militaires ont bouleversé le paysage politique gabonais.

Angélique Ngoma a cependant salué le respect du calendrier électoral annoncé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), en soulignant le « retour diligent à l’ordre constitutionnel ». Mais alors que les autres partis commencent à dévoiler leurs candidats, le PDG temporise, laissant entendre que le moment n’est peut-être pas venu pour le « parti des masses » de prendre les devants.

Un silence stratégique ou un aveu de faiblesse ?

L’élection présidentielle d’avril 2025, la première depuis la prise de pouvoir des militaires, intervient dans un climat politique et social particulier. Après près de deux ans de transition, les attentes des Gabonais sont grandes. L’absence éventuelle du PDG dans cette course à la magistrature suprême constitue un bouleversement pour un pays où ce parti a incarné, pendant plus de 50 ans, le pouvoir absolu.

« Ce silence du PDG est révélateur des bouleversements internes que traverse le parti », explique un analyste politique basé à Libreville. « Le coup d’État de 2023 et les critiques récurrentes sur la gestion des dernières décennies ont profondément ébranlé la base militante et les cadres dirigeants. »

Quelle stratégie pour le futur ?

Si le PDG venait à ne pas présenter de candidat, cela redéfinirait les dynamiques politiques au Gabon. Une telle décision pourrait être interprétée comme une tentative de repositionnement stratégique, visant à reconstruire une légitimité perdue auprès de l’électorat.

Dans l’immédiat, la Secrétaire générale a appelé les militants à s’inscrire massivement sur les listes électorales, insistant sur la nécessité de « mobilisation à tous les niveaux ». Cette invitation, bien que classique, laisse présager une volonté de peser sur le scrutin, même sans candidat officiel.

Pour les Gabonais, le retrait éventuel du PDG de la présidentielle d’avril 2025 symboliserait la fin d’une époque. En attendant une déclaration officielle sur la question, cette posture inédite ne manquera pas d’alimenter les débats, dans un pays en quête de stabilité politique et d’un nouveau souffle démocratique.

Le PDG, longtemps surnommé « le parti des masses », fait face à un dilemme existentiel. Sera-t-il spectateur de cette élection cruciale ou réussira-t-il à surprendre en redéfinissant son rôle dans le paysage politique gabonais ? Réponse dans les prochaines semaines.

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