CAN 2025 – La sélection gabonaise dévoilée : un casting entre calculs, paris et incohérences

À l’approche de la CAN TotalEnergies Maroc 2025, la publication de la liste des 28 Panthères retenues par Thierry Mouyouma éclaire les orientations sportives du staff national.Derrière la présence rassurante de plusieurs cadres, la convocation surprise de Malick Evouna et l’absence, pourtant prévisible, de certains jeunes prometteurs, la sélection soulève des interrogations structurelles sur la stratégie adoptée par le technicien gabonais.
Le retour d’Evouna : entre symbole et incertitude
La décision la plus commentée demeure celle concernant Malick Evouna. Absent depuis 2019, l’attaquant a longtemps été considéré comme l’un des rares profils capables d’occuper efficacement l’axe de l’attaque gabonaise.
Son retour offre clairement un atout d’expérience. Mais il pose aussi une question centrale :
le Gabon dispose-t-il aujourd’hui d’un vivier suffisamment compétitif, ou est-il contraint de se tourner vers des solutions du passé faute d’option crédible ?
Les performances récentes d’Evouna, en club comme physiquement, ont été irrégulières. Le sélectionner relève donc plus du pari que de l’évidence sportive. Un pari assumé, mais un pari risqué.
Les cadres maintenus : continuité logique ou absence de renouvellement ?
Contrairement à d’autres sélections engagées dans un cycle de transition, le Gabon choisit la stabilité.
La présence de Pierre-Emerick Aubameyang, Denis Bouanga, Mario Lemina, Bruno Ecuele Manga ou encore Kanga Guelor prolonge une ligne directrice fondée sur l’expérience et la maîtrise des grands rendez-vous.
Pourtant, cette continuité soulève un doute légitime :
la sélection nationale se projette-t-elle réellement vers l’avenir ?
Face à des équipes africaines de plus en plus rajeunies, dynamiques et athlétiques, le Gabon semble s’appuyer sur un noyau de joueurs qui ont tout donné, mais dont la capacité à répéter des efforts intenses sur la durée interroge.
Une liste qui reflète davantage des arbitrages que des certitudes
Ce qui ressort globalement de cette sélection, ce n’est pas un manque de qualité individuelle car elle existe. C’est plutôt une impression de pilotage prudent, où la logique sportive se mêle à des considérations de calendrier, de hiérarchie et de gestion interne.
Le retour d’un ancien cadre, l’absence de jeunes en progression, la reconduction de joueurs expérimentés :
tout cela donne le sentiment d’un groupe construit pour limiter les risques, plutôt que d’un collectif façonné pour bousculer la hiérarchie africaine.


