Pétrole au Gabon : Vers 12 Ans de Réserves, mais à Quel Prix ?
Libreville, 7 juillet 2024 – Lors de l’émission « Les grands dossiers » sur Gabon 1ère, Ernest Ndong Nguema, directeur général des Hydrocarbures (DGH), a souligné la pérennité des réserves pétrolières du Gabon. Selon ses estimations, les réserves actuelles, lorsqu’elles sont divisées par la production quotidienne, suffiraient à maintenir le niveau de production actuel pour encore 12 ans. Cette projection reste stable depuis plusieurs années, grâce à des ajouts réguliers aux réserves, qui repoussent ainsi l’échéance de leur épuisement.
Stratégies d’optimisation et incitation à l’investissement
Le DGH encourage vivement les investisseurs à s’engager dans des programmes de forage et de développement, notamment à travers l’exploration de proximité. Cette approche vise à identifier de nouvelles poches d’hydrocarbures autour des installations existantes, permettant une intégration rapide au système de production. En parallèle, des études dédiées sont menées sur les champs en exploitation afin de maximiser la récupération des ressources.
Depuis le début de l’exploitation pétrolière il y a 68 ans, environ 2 000 puits ont été forés, aussi bien sur terre (on-shore) qu’en mer (off-shore). Bien que bon nombre de ces puits soient désormais fermés ou abandonnés, le pays continue de forer activement. Actuellement, 875 puits sont en production, générant une production quotidienne d’environ 214 000 barils.
Impact économique et fiscalité pétrolière
Les principaux contributeurs à cette production incluent Perenco, Assala (récemment rachetée par la Gabon Oil Company), BW Energy, TotalEnergies, Maurel & Prom, et Vaalco. La production quotidienne, estimée à environ 8,036 milliards de francs CFA, constitue une source de revenus substantielle pour le Gabon.
Le cadre réglementaire, régi par le Code des Hydrocarbures, assure que l’État prélève entre 7 et 15% de chaque baril produit dès le départ via la redevance minière proportionnelle. Par la suite, selon les niveaux de production, les pourcentages de partage entre l’opérateur et l’État garantissent à ce dernier une part minimale de 45%, pouvant atteindre jusqu’à 60%.
Vers une pérennité économique et environnementale ?
Bien que les projections actuelles puissent sembler rassurantes, elles soulèvent des questions cruciales sur la durabilité réelle de cette exploitation. La stratégie de prolongement des réserves peut-elle véritablement assurer une exploitation à long terme ? La dépendance à une ressource non renouvelable comporte des risques inhérents, tant économiques qu’environnementaux.
L’acquisition d’Assala par la Gabon Oil Company illustre une volonté stratégique de renforcer le contrôle national sur les ressources pétrolières, permettant au Gabon de tirer un meilleur parti de son patrimoine énergétique. Toutefois, pour garantir une prospérité durable, il est impératif de continuer à investir dans des technologies de récupération avancées et de diversifier l’économie.