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Gabon : Un pays pris en otage par le narcotrafic

Le Gabon est aujourd’hui confronté à une menace alarmante : la banalisation du trafic de drogue et l’expansion d’une toxicomanie galopante. La récente saisie de 17 kg de cocaïne pure par la Direction générale des services spéciaux (DGSS), d’une valeur estimée à un milliard de francs CFA, illustre une situation qui s’aggrave dans l’indifférence générale des autorités et de la société.

Des réseaux criminels de plus en plus sophistiqués

La DGSS a mis au jour un réseau complexe de trafiquants, utilisant des techniques de dissimulation de plus en plus élaborées. Cette cocaïne, cachée dans des moteurs de véhicules, est un exemple frappant du niveau d’organisation de ces criminels. À cela s’ajoute la découverte de 2 500 boîtes de Tramadol, un antidouleur détourné pour des usages illicites, d’une valeur de 60 millions de francs CFA.

Ces faits renforcent le constat : le Gabon est en train de devenir un carrefour du narcotrafic en Afrique centrale.Les témoignages des suspects arrêtés révèlent des méthodes bien rodées. L’un d’eux, Joseph Akodiwe, a détaillé comment les colis contenant de la drogue transitent par le Cameroun avant d’arriver au Gabon, dissimulés sous couvert d’un groupage logistique. Ces aveux montrent l’implication de réseaux transnationaux qui opèrent avec une efficacité redoutable.

Une société à la dérive

La saisie de ces substances illicites soulève des questions sur la capacité des autorités à contenir cette crise. En septembre, 6 kg de cocaïne avaient déjà été confisqués, suivis de 25 kg de cannabis en novembre. Malgré ces interventions, les chefs des cartels identifiés Bony, Bakari Djimbo, Emmanuel et Judicaël Mvoulou restent introuvables.

Leur fuite reflète les lacunes dans la coordination des services de sécurité et l’insuffisance des sanctions dissuasives.Ce trafic ne se limite pas aux frontières du Gabon. Il s’inscrit dans une dynamique régionale où le pays, par manque de contrôle rigoureux, est devenu une plaque tournante de la drogue en Afrique.

Cette situation alimente une consommation locale en hausse, exposant une jeunesse déjà fragilisée à des substances addictives qui détruisent des vies et saccagent des familles.

Une responsabilité collective en question

Le silence de certains responsables politiques et la complaisance de certaines institutions aggravent cette crise. Le trafic de drogue, qui prospère souvent avec la complicité tacite de certains agents corrompus, reflète une faillite morale et institutionnelle. L’absence d’une stratégie nationale cohérente contre ce fléau est criante.

Il est urgent que les autorités gabonaises, en collaboration avec des partenaires internationaux, prennent des mesures drastiques pour stopper cette épidémie silencieuse. Il ne s’agit pas seulement de réprimer, mais aussi d’éduquer et de sensibiliser les populations aux dangers de la toxicomanie.

Les efforts doivent s’accompagner de politiques sociales et économiques capables de détourner les jeunes des chemins de la criminalité.

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