Le Gabon, riche en trésors naturels et culturels, abrite des sites d’une beauté époustouflante et d’un intérêt historique indéniable. Parmi eux, les chutes de Mouyanama et leur mission voisine sont des joyaux largement méconnus. Pourtant, malgré leur potentiel touristique énorme, ces sites restent négligés par les autorités du ministère du tourisme , une omission qui soulève de sérieuses questions sur la gestion et la promotion du patrimoine national.
La mission de Mouyanama, construite dans les années 1940 par des missionnaires protestants américains et canadiens, est aujourd’hui un vestige abandonné, envahi par la nature. Cette mission, autrefois un phare de l’éducation et de la foi dans le département, est maintenant en ruines, habitée uniquement par des chauves-souris et des petits animaux. La piste qui y menait est depuis longtemps impraticable, coupée par l’effondrement des ponts et l’envahissement de la végétation. Cette situation illustre parfaitement le manque d’entretien et d’intérêt de la part des autorités compétentes.
Les chutes de Mouyanama, une magnifique cascade de plus de 30 mètres de hauteur, constituent un spectacle naturel impressionnant. Pourtant, elles restent inaccessibles sans guide local et une volonté de fer. La piste qui mène à ces chutes est mal entretenue et dangereuse, surtout en saison des pluies. L’absence de balisage, de passerelles sécurisées et d’aménagements pour les visiteurs est une preuve supplémentaire du désintérêt des autorités pour ce site.
Cette négligence est d’autant plus regrettable que le potentiel touristique des chutes de Mouyanama est immense. Avec des infrastructures adéquates, ce site pourrait attirer de nombreux touristes nationaux et internationaux, contribuant ainsi au développement économique local. Les habitants du village de Poungui, situé à proximité, pourraient grandement bénéficier de l’afflux touristique. Actuellement, ils vivent sans électricité sans école et avec des moyens limités.
Le ministère du tourisme gabonais se doit de prendre des mesures concrètes pour valoriser ce patrimoine. Des investissements dans l’infrastructure, la promotion et la conservation sont indispensables. Des projets de collaboration avec des organisations internationales et des partenariats public-privé pourraient être envisagés pour financer ces initiatives.
