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Gabon en deuil : Maître Louis Gaston Mayila s’éteint, la fin d’une ère politique

Libreville, 4 février 2025 – Le Gabon perd l’un de ses hommes politiques les plus influents. Maître Louis Gaston Mayila, avocat et ancien haut cadre de l’administration publique, s’est éteint en France ce mardi 4 février 2025, où il était en soins médicaux. À 78 ans, il laisse derrière lui un héritage politique riche, marqué par des engagements forts, des ruptures stratégiques et un combat constant pour la réconciliation nationale.

Un parcours politique impressionnant

Né à Boungounga, dans la province de la Ngounié, Maître Mayila s’est imposé comme une figure incontournable du paysage politique gabonais. D’abord proche du Parti démocratique gabonais (PDG), il occupe des postes clés au sein du gouvernement.

Directeur de cabinet du président de la République, ministre du Travail de 1987 à 1989, puis ministre d’État en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle, il joue un rôle central dans les réformes du monde du travail.

Toutefois, en 1992, en désaccord avec la ligne du PDG, il quitte le parti pour fonder le Parti de l’Unité du Peuple (PUP). Cette rupture marque le début d’un parcours oscillant entre opposition et rapprochement avec le pouvoir.

En 1997, il est nommé président du Conseil économique et social (CES), avant de faire son retour au sein du PDG en 2005, prenant une part active à la campagne présidentielle d’Omar Bongo Ondimba.Après la disparition du chef de l’État en 2009, Mayila se détache de nouveau du régime et crée l’Union pour la Nouvelle République (UPNR), un parti qu’il dirige jusqu’à sa mort et à travers lequel il milite pour un dialogue politique apaisé.

Un fervent partisan de la réconciliation nationale

Ces dernières années, Maître Mayila s’était illustré comme un ardent défenseur de la réconciliation nationale. Face aux tensions post-électorales de 2016, il n’a cessé d’appeler les acteurs politiques à privilégier le dialogue pour éviter de nouvelles crises. Son message n’a cependant pas toujours trouvé un écho favorable auprès de la classe dirigeante, marquée par des divisions profondes.

Malgré ces difficultés, il est resté une voix écoutée, respectée pour son franc-parler et son expérience des rouages du pouvoir. Son dernier combat politique aura été d’œuvrer pour une transition démocratique pacifique au Gabon, convaincu que l’avenir du pays dépendait d’une réforme en profondeur des institutions.

Un héritage politique contrasté

Si son parcours politique est salué pour sa longévité et son engagement, il n’échappe pas aux critiques. Ses multiples changements d’allégeance entre opposition et majorité lui ont parfois valu des accusations d’opportunisme.

Toutefois, ses partisans louent sa capacité d’adaptation et son pragmatisme, des qualités essentielles dans un environnement politique en perpétuelle mutation.Aujourd’hui, sa disparition soulève une question essentielle : qui reprendra le flambeau de ses idées et de son combat pour la réconciliation nationale ? Son parti, l’UPNR, survivra-t-il sans son fondateur ?

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