Gabon : le conseiller spécial Alain Simplice Boungoueres rattrapé par la justice

Libreville, le 28 octobre 2025 – (Gabonactu24.com)
L’affaire secoue les couloirs du Palais du Bord de mer. Alain Simplice Boungoueres, ancien candidat à la présidentielle d’avril 2025 et conseiller spécial du président Oligui Nguema, a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, à la suite d’une série d’auditions à la Direction Générale des Recherches (DGR).
Accusé de malversations, d’abus de fonction et d’intimidations présumées, le haut responsable rejoint la liste, de plus en plus longue, de cadres du pouvoir inquiétés par la justice.
Un proche du Président au cœur d’un scandale
Les faits seraient graves. Selon plusieurs sources judiciaires, Boungoueres aurait profité de sa position stratégique à la Présidence en tant que Chef du Département des Travaux Publics et Infrastructures pour influencer certains marchés publics et solliciter des avantages financiers indus auprès d’entrepreneurs du BTP.
Des témoins affirment qu’il aurait usé du nom du chef de l’État pour légitimer ses interventions, brouillant ainsi la frontière entre autorité publique et intérêts personnels.
Ce qui n’était jusqu’ici qu’une rumeur a pris corps lorsque le juge d’instruction Junior Loïck Mangongo a ordonné son placement sous mandat de dépôt.
Une mesure exceptionnelle, qui traduit la gravité des soupçons pesant sur lui.
La Présidence rattrapée par ses promesses de transparence
Cette affaire jette une ombre sur le discours de moralisation de la vie publique prôné par le président Brice Clotaire Oligui Nguema depuis son accession au pouvoir.
Car derrière l’image d’un État engagé dans la réforme et la probité, les vieux réflexes de prédation semblent persister, jusque dans l’entourage immédiat du chef de l’État.
« La chute de Boungoueres n’est pas un accident isolé, c’est le symptôme d’un système encore gangrené par les intérêts particuliers », commente un analyste politique joint par Gabonactu24.
« Si le pouvoir veut être crédible, il devra aller au bout de cette affaire, quitte à faire tomber d’autres têtes. »
Une onde de choc au sommet de l’État
À la Direction Générale des Recherches, les auditions se multiplient. D’après nos informations, d’autres conseillers spéciaux et collaborateurs de la Présidence seraient actuellement entendus dans le cadre de la même opération.
Certains ont été libérés sous contrôle judiciaire, tandis que d’autres restent sous surveillance rapprochée.
Entre symbole et avertissement
En plaçant sous mandat de dépôt un conseiller présidentiel, la justice gabonaise envoie un signal politique fort.
Mais la question demeure : s’agit-il d’un acte de justice indépendant ou d’un règlement de comptes interne ?
La réponse dépendra du traitement équitable de l’ensemble des dossiers financiers ouverts ces derniers mois.
En attendant, le nom d’Alain Simplice Boungoueres devient synonyme de chute brutale.
Hier présenté comme un technocrate ambitieux et fidèle au régime, il incarne aujourd’hui les contradictions d’un pouvoir qui se veut moral mais se débat encore dans ses propres ombres.



