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Réforme Imminente du Système de Bourses au Gabon Face à un Investissement Colossal et un Rendement Questionnable

Libreville, Gabon – Au cours de l’émission télévisée “Les Grands Dossiers” diffusée le 07 janvier sur Gabon 1ère, le Professeur Ruphin Ndjambou, directeur général de l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG), a mis en lumière une problématique préoccupante au sein du système éducatif gabonais. Selon ses déclarations, l’État gabonais alloue annuellement près de 80 milliards de francs CFA pour financer les bourses d’études, un investissement monumental qui soulève des interrogations quant à son efficacité et sa rentabilité.

Cette révélation sur l’ampleur des dépenses en bourses d’études intervient dans un contexte de questionnement sur les résultats académiques et professionnels des étudiants bénéficiaires. L’ANBG, l’organisme gouvernemental chargé de la gestion et de la distribution des bourses d’études, semble confrontée à un double défi. D’une part, le suivi du cursus académique des étudiants gabonais à l’étranger est lacunaire, entravant une évaluation efficace de leur progression et de leur réussite. D’autre part, la fuite des cerveaux s’intensifie, beaucoup de ces étudiants formés à l’étranger choisissant de ne pas retourner au Gabon, mais plutôt de poursuivre leur carrière dans leurs pays d’accueil.

Voix des Étudiants : Réflexions sur le Système Actuel

Marc Kassa, Ingénierie, France : “La bourse est vitale pour nous, mais il manque des incitations pour revenir travailler au Gabon. Des partenariats entre l’ANBG et des entreprises locales pourraient être une solution.”

Aïcha MBongo, Médecine, Senegal : “Le soutien financier est appréciable, mais le Gabon doit améliorer ses perspectives professionnelles pour attirer ses talents formés à l’étranger.”

Stéphane Mba, Économie, Gabon : “Beaucoup d’étudiants ne reviennent pas. Des mesures incitatives comme des garanties d’emploi pourraient changer la donne.”

Julie Ondo, Informatique, Maroc : “Le défi est de retourner sans la promesse d’une carrière prometteuse. Une meilleure communication sur les opportunités au Gabon est nécessaire.”

Cette situation alarmante conduit à une double perte pour l’État gabonais. Non seulement un investissement financier conséquent ne porte pas ses fruits sur le sol national, mais le pays se voit également privé de compétences et de talents qui pourraient contribuer significativement à son développement socio-économique.

Face à ce constat, le Professeur Ndjambou a évoqué la possibilité d’une réforme majeure du système d’attribution des bourses. L’objectif serait de maximiser l’impact de cet investissement en assurant un meilleur retour sur investissement. Cela pourrait inclure des mesures telles que le renforcement des critères de sélection, le suivi plus rigoureux des parcours académiques et professionnels, ainsi que l’instauration de mécanismes incitatifs ou contraignants pour encourager le retour des diplômés au Gabon.

Dans un contexte global de compétition pour l’attraction des talents, le cas du Gabon illustre les défis auxquels sont confrontés de nombreux pays en développement. Investir dans l’éducation est crucial, mais sans une stratégie cohérente et efficace, les bénéfices escomptés peuvent s’avérer décevants, voire contre-productifs.

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