Gabon : Trente jours après la prise de pouvoir, Olingui Nguema cherche à apaiser les tensions sur la scène internationale
Au terme de son premier mois à la tête du Gabon, le général Brice Oligui Nguema a entrepris une visite diplomatique au Congo où il a rencontré le président Denis Sassou Nguesso. Lors de cette entrevue, le général Oligui a affirmé son intention de collaborer étroitement avec les acteurs régionaux, le qualifiant de “guide essentiel pour la sous-région” tout en soulignant l’importance de partager les avancées gabonaises sur la scène mondiale.
Ce rapprochement diplomatique vise également à atténuer les sanctions internationales imposées au Gabon après le renversement du président Omar Bongo Ondimba.
En matière de gouvernance transitionnelle, Raymond Ndong Sima a été nommé Premier ministre le 7 septembre, avec un gouvernement constitué quatre jours plus tard. Le général Brice Oligui Nguema a placé Paulette Missambo, une opposante majeure à Ali Bongo lors des élections présidentielles de 2023, à la présidence du Sénat de transition. Parallèlement, Jean-François Ndongou, un collaborateur proche d’Ali Bongo, prend la tête de l’Assemblée nationale de transition.
Le Premier ministre Ndong Sima a annoncé un plan d’étapes pour cette période de transition, invitant tous les Gabonais à partager leurs idées pour l’avenir du pays. Un dialogue national est prévu pour juin, avec pour objectif la rédaction d’une nouvelle constitution.
Par ailleurs, le nouveau leader gabonais a multiplié les rencontres avec les acteurs politiques et sociaux majeurs, tout en procédant à la libération de certains opposants politiques. Cette dynamique a rassuré le monde des affaires, comme en témoigne le succès de l’emprunt obligataire de juin.
Cependant, des affaires judiciaires émergent avec la mise en examen de Sylvia Bongo Ondimba Valentin, épouse du président déchu, et les poursuites contre son fils Nourredin Bongo pour malversations financières.
La durée exacte de cette transition reste incertaine, et certains acteurs internationaux, tels que la CEEAC et les États-Unis, restent vigilants. Washington a notamment suspendu une partie de son aide au Gabon en attendant de mieux cerner la situation politique actuelle.