Gabon : La Jeunesse dans l’Étau du Banditisme et l’Échec des Politiques de Sécurité
Libreville – Les rues de Libreville témoignent d’une transformation inquiétante, devenant le théâtre d’une criminalité croissante. La question brûlante est la suivante : quelle direction prend le Gabon? L’escalade du banditisme, surtout parmi les jeunes, symbolise non seulement un échec social mais aussi une crise profonde que les autorités et la société semblent ignorer.
Les jeunes de 14 à 25 ans, censés représenter l’avenir dynamique du Gabon, sont désormais les protagonistes d’actes de violence inédits. Braquages audacieux, meurtres brutaux : leur désespoir se mue en criminalité violente, signe d’une société qui a failli à leur égard.
Dans un contexte différent mais tout aussi alarmant, les adultes de 30 à 60 ans sont impliqués dans des délits financiers. Cette répartition des crimes selon l’âge révèle une fracture économique et un manque de stratégie pour l’intégration sociale.
L’entrée des militaires au pouvoir, perçue comme un espoir de renforcement de la sécurité, s’est révélée décevante. Loin de réduire la délinquance juvénile, cette approche a même vu une recrudescence des crimes violents, questionnant l’efficacité des stratégies de sécurité actuelles.
La récente grâce présidentielle, ayant conduit à la libération de 562 détenus de la prison de Gros-Bouquet, ajoute une dimension supplémentaire à cette problématique. Post-libération, des audios circulant dans la communauté, dans lesquels ces anciens détenus promettent des règlements de comptes à leurs anciens bourreaux, soulèvent de graves préoccupations.
Ce phénomène alarmant n’est pas un simple fait divers, mais un indicateur de la nécessité d’une réforme judiciaire et carcérale profonde. L’acte de grâce, bien que louable dans son intention, souligne l’impératif d’une réinsertion sociale efficace et d’un suivi rigoureux pour prévenir la récidive.