La Crise Énergétique à Libreville – Une Urgence Non Seulement Technique, Mais Également Politique

Libreville, Gabon – La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) se trouve actuellement dans la tourmente d’une crise énergétique exacerbée par une vague de chaleur sans précédent. Les récents délestages à Libreville, loin d’être de simples incidents techniques, soulignent des lacunes structurelles profondes et un manque de prévoyance dans la gestion des ressources énergétiques du Gabon.

Les interruptions programmées de l’alimentation électrique, censées être une solution temporaire à la saturation du réseau, révèlent une réalité bien plus alarmante : une infrastructure énergétique qui peine à suivre le rythme de la croissance démographique et de l’urbanisation galopante. La promesse de l’arrivée d’une centrale flottante et d’un programme d’investissement à moyen terme ne doit pas nous détourner de l’exigence d’une réforme immédiate.

Le gouvernement et la SEEG doivent reconnaître que ces pannes fréquentes ne sont pas seulement des désagréments mais des obstacles sérieux à la qualité de vie et à la croissance économique. Chaque coupure de courant rappelle aux citoyens leur dépendance à une gestion souvent opaque et réactive plutôt que proactive et transparente.

Il est impératif que la SEEG déploie des efforts non seulement pour réparer mais pour réinventer son modèle de gestion de l’énergie. Cela implique d’investir dans des solutions durables, telles que l’énergie solaire et d’autres formes d’énergie renouvelable, qui sont abondantes dans la région mais tragiquement sous-utilisées.

L’appel à la modération de la consommation par les usagers, bien que nécessaire, ne doit pas détourner l’attention de la responsabilité des autorités de garantir un service stable et fiable. Les solutions temporaires ne doivent pas être une béquille pour un système défaillant mais un tremplin vers une amélioration durable.