POLITIQUE

Gabon : Le Projet de Loi Électorale suscite une vive opposition parmi les députés

Le projet de loi électorale récemment présenté au Gabon a plongé l’Assemblée nationale dans une crise sans précédent, révélant des tensions profondes autour de l’organisation future des élections. Préparé par le ministère de l’Intérieur, ce projet de loi, qui transfère au ministère des pouvoirs étendus en matière électorale, a suscité une vive opposition parmi les députés, menaçant de compromettre les principes démocratiques du pays.

Une Préparation Précaire

L’audition du ministre Hermann Immongault, prévue mercredi, a été annulée dans un climat de confusion et de mécontentement. Les députés ont souligné le non-respect des procédures de transmission du texte, un manquement grave aux règles établies. “On ne peut pas poser des questions sans avoir lu le document“, a déclaré un parlementaire, rappelant que malgré une certaine tolérance habituelle, l’importance cruciale de cette loi nécessite un strict respect des procédures.

Un Calendrier Contesté

Outre les questions de procédure, le calendrier de transition lui-même est remis en question. Les débats sur la loi électorale étaient initialement prévus pour janvier, après le référendum sur la nouvelle constitution. “Ce texte fondamental, qui définit les conditions d’organisation des élections, le type de scrutin et le régime politique, doit précéder toute loi électorale”, a insisté Jean Valentin Leyama, soulignant une logique incontestable.

Des Pouvoirs Concentrés

Le projet de loi prévoit la modification de plus de trente articles de la loi électorale de 1996, conférant au ministère de l’Intérieur des prérogatives étendues. Le ministère aurait ainsi le pouvoir de déterminer les dates des élections, de gérer le matériel électoral, d’examiner et de valider les candidatures, et de contrôler la transmission des résultats. “Ce texte enterre tous les acquis démocratiques”, a dénoncé Jean Valentin Leyama, craignant un retour à un système de parti unique où la transparence et l’équité seraient sacrifiées.

Des Nominations Discrétionnaires

Le projet propose également la création de commissions électorales à différents niveaux, avec des membres nommés par le ministère en fonction de leur « probité, neutralité et impartialité ». Cependant, l’histoire récente du pays montre que ces nominations pourraient être sujettes à des abus de pouvoir et à la corruption. “Ces nominations sont discrétionnaires et dans le passé, beaucoup d’agents se faisaient acheter“, rappelle Leyama, soulignant les risques d’un système électoral manipulé.

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