Libreville, 1er juillet 2024 – Alors que le Gabon s’apprête à entrer dans une nouvelle ère constitutionnelle, les enjeux sont nombreux et les incertitudes persistent. Le projet de Constitution, élaboré par le Comité constitutionnel national sous l’égide de la ministre Murielle Minkoué-Mintsa, se veut un document fondamental pour restructurer la vie socio-politique du pays. Mais, au-delà des promesses et des ambitions affichées, plusieurs questions demeurent sans réponse.
Un Référendum Décisif mais Flou
Le référendum annoncé, prévu dans un délai de six mois, devrait permettre aux Gabonais de se prononcer sur une Constitution comprenant plus de 100 articles. Cependant, les détails sur le format et le déroulement du vote restent flous, alimentant les spéculations et les inquiétudes. Si le « non » l’emporte, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, devra prendre des décisions cruciales, mais quelles seront-elles exactement ?
Une Réforme Ambitieuse mais Contestée
La ministre Minkoué-Mintsa a insisté sur la nécessité d’une Constitution claire et compréhensible. Pourtant, les critiques sont nombreuses. Les incohérences relevées par le Comité constitutionnel, malgré les discussions internes, laissent planer le doute sur la véritable cohérence et efficacité de ce nouveau texte. Les conclusions du Dialogue national, bien que prises en compte, n’ont pas réglé toutes les questions fondamentales.
La Rétrocession de l’Organisation des Élections : Un Point de Discorde
L’une des décisions les plus controversées est la rétrocession de l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur. Face aux critiques, la ministre a évoqué l’exemple du Sénégal, mais cette comparaison ne convainc pas tout le monde. Nombreux sont ceux qui craignent que ce choix n’entraîne des dérives et compromette l’intégrité des scrutins à venir.
Une Constitution pour un Renouveau ?
Au-delà des discours, la véritable question est de savoir si cette nouvelle Constitution permettra réellement au Gabon de repartir sur de nouvelles bases. Les intentions affichées sont louables, mais leur mise en œuvre reste incertaine. Les Gabonais, lassés des promesses non tenues, attendent des actes concrets et des résultats tangibles.
