Budget 2025 du Gabon : 4 204 milliards FCFA pour stabiliser l’économie face aux défis
Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025, récemment présenté par le gouvernement gabonais, s’inscrit dans une dynamique de réinvention et de diversification économique. Avec une enveloppe de 4 204,9 milliards de francs CFA, ce budget, bien que marqué par une hausse modeste par rapport à 2024, reflète un exercice d’équilibrisme visant à stabiliser l’économie tout en répondant aux attentes d’une population de plus en plus exigeante.
Un contexte marqué par la volatilité des recettes pétrolières
Depuis plusieurs années, l’économie gabonaise fait face à un dilemme persistant : comment se libérer de sa dépendance vis-à-vis du pétrole, tout en assurant une croissance durable ? En 2025, le pays se voit à nouveau confronté à cette réalité, avec une baisse attendue de la production pétrolière (-2,1%) et une chute des prix du baril (-5,1%). Ces prévisions, si elles paraissent inquiétantes, illustrent surtout l’urgence pour le Gabon de diversifier ses sources de revenus. Le secteur minier, avec une hausse de 7,7% de la production de manganèse, ainsi que l’industrie du bois (+3,2%), apparaissent comme les premières réponses concrètes à cette exigence de diversification.
Cependant, ces perspectives positives ne suffisent pas à effacer les vulnérabilités structurelles du pays. La maîtrise de la dette publique, combinée à une gestion prudente des dépenses courantes, est un autre défi majeur que le gouvernement doit relever. La baisse de 118,7 milliards de FCFA des ressources de trésorerie est une indication claire de la volonté de réduire le recours aux marchés financiers internationaux. Un geste qui se veut rassurant pour les partenaires techniques et financiers, mais qui pourrait limiter les marges de manœuvre budgétaires.
Des priorités sectorielles claires : infrastructures et secteurs sociaux
L’un des aspects les plus notables de ce budget est sans doute l’augmentation des dépenses d’investissement (+94,8 milliards de FCFA). Cette hausse est principalement orientée vers le développement des infrastructures routières et la préparation des échéances électorales à venir. En se concentrant sur ces secteurs, le gouvernement montre une volonté de répondre à des besoins concrets, susceptibles d’améliorer la vie quotidienne des Gabonais tout en posant les bases d’un avenir économique plus solide.
Le secteur social bénéficie également d’une attention particulière, avec une augmentation des dépenses de personnel (+53,6 milliards de FCFA) destinée à renforcer l’éducation nationale. À l’heure où l’accès à une éducation de qualité devient un impératif pour construire une société plus résiliente, cette mesure constitue un pas dans la bonne direction. Cependant, le défi sera de s’assurer que ces investissements se traduisent par des améliorations tangibles sur le terrain.
Une vision à long terme qui nécessite des réformes structurelles
En dépit de ces avancées, le Gabon reste à la croisée des chemins. La dépendance au secteur pétrolier, bien qu’en baisse, demeure une épée de Damoclès au-dessus de l’économie nationale. La réduction progressive des recettes pétrolières impose une accélération des réformes structurelles visant à diversifier l’économie. Le budget 2025 ne pourra réussir que si le gouvernement parvient à mettre en œuvre efficacement les réformes nécessaires, à optimiser la collecte des impôts et à veiller à une gestion rigoureuse des finances publiques.