La plateforme « Ensemble pour le Gabon » appelle à voter « NON » au référendum
Libreville, 29 octobre 2024 – À quelques semaines du référendum constitutionnel, Alain-Claude Bilie By Nze, président de la plate-forme politique « Ensemble pour le Gabon », a appelé les Gabonais à rejeter le projet de nouvelle constitution proposé par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Dans un discours prononcé le 28 octobre à Libreville, il a dénoncé un texte qu’il qualifie de « pernicieux » et « antidémocratique », mettant en garde contre les dangers de cette réforme pour l’avenir de la nation.Selon Bilie By Nze, la nouvelle constitution conférerait des pouvoirs excessifs au président de la République, affaiblissant les institutions démocratiques et compromettant la séparation des pouvoirs.
« C’est l’absolutisme. C’est la dictature ! » a-t-il martelé, ajoutant que le texte proposé viderait le Parlement de sa capacité de contrôle et placerait le pouvoir exécutif au-dessus des autres institutions, une situation qui, selon lui, pourrait conduire à des dérives autoritaires.La plate-forme « Ensemble pour le Gabon » critique également plusieurs dispositions controversées du projet, notamment celles relatives aux conditions d’éligibilité à la présidence.
Le texte impose des restrictions sur les Gabonais ayant une double nationalité ou ceux résidant à l’étranger, qu’il oblige à renoncer à leur nationalité étrangère et à vivre trois ans au Gabon avant de se présenter. « Une mesure discriminatoire et inique », selon Bilie By Nze, qui estime que ces clauses visent à exclure certains citoyens du processus démocratique.Par ailleurs, le projet constitutionnel prévoit d’inscrire le « 30 août », date du coup d’État de 2023, comme une fête nationale.
Pour Bilie By Nze, cette décision est une tentative de légitimation d’un acte qu’il considère comme une rupture avec l’ordre démocratique. « Inscrire cette date dans la constitution, c’est célébrer un crime contre le peuple gabonais », a-t-il déclaré.Les partisans du « NON » redoutent que le référendum, prévu pour le 16 novembre, ne soit qu’un moyen de consolider la Transition en faveur du CTRI et de son président, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, lui ouvrant la voie pour se maintenir au pouvoir. « Le peuple gabonais doit prendre conscience des dangers de cette constitution et voter en conséquence », a conclu Bilie By Nze.
Face à ces critiques, le CTRI et ses soutiens affirment que le projet de constitution vise à stabiliser le pays et à limiter les mandats présidentiels, une avancée jugée significative.
Alors que la date du vote approche, les appels à la mobilisation de chaque camp se multiplient, témoignant de l’importance historique de ce choix pour le pays.