Boupendza : Des excuses tardives et controversées secouent la sélection nationale
Libreville, le 1er novembre 2024 – Le retour inattendu d’Aaron Salem Boupendza dans l’actualité sportive gabonaise a suscité de vives réactions. Sept mois après ses déclarations polémiques à l’encontre du sélectionneur Thierry Mouyouma, l’ancien joueur du CF Mounana a présenté des excuses publiques.
Si ce geste aurait pu être perçu comme un signe de maturité et de réconciliation, la sincérité de sa démarche est aujourd’hui mise en doute par une partie de l’opinion publique.Rappelons les faits : en mars dernier, Boupendza avait provoqué un tollé en remettant en cause l’autorité et les compétences de Thierry Mouyouma avec des propos jugés méprisants. « Mouyouma c’est qui ? », avait-il lancé, remettant en question la légitimité du sélectionneur, dans un contexte où l’équipe se battait déjà pour retrouver un équilibre après des résultats en dents de scie.
Sept mois plus tard, et à la veille de la conclusion des éliminatoires de la CAN 2025, Boupendza apparaît dans une vidéo où il présente des excuses au sélectionneur et au peuple gabonais, évoquant des moments difficiles traversés à l’époque. « Je tiens à m’excuser auprès du sélectionneur et auprès du peuple Gabonais par rapport aux propos que j’ai tenus », a-t-il déclaré.
Cette sortie a tout de suite divisé l’opinion publique entre ceux qui saluent le geste et ceux qui y voient un stratagème opportuniste.Le timing de ces excuses est particulièrement critiqué. À l’approche d’une possible qualification, le geste de Boupendza est perçu par certains comme une tentative de regagner sa place dans une équipe qui a montré des progrès notables sans lui. « Le Gabon se porte mieux sans Boupendza », affirment certains observateurs.
En effet, les récentes performances des Panthères, qui se rapprochent d’une qualification pour la CAN 2025, démontrent que l’équipe peut réussir sans les anciens cadres au comportement controversé.L’attitude de Boupendza n’est pas un cas isolé. D’autres joueurs tels que Didier Ndong Ibrahim ont également été pointés du doigt pour leur manque de discipline et leur arrogance.
Ces comportements mettent en lumière un problème plus profond au sein de la sélection nationale : la difficulté à instaurer un climat de respect et de discipline durable. « Il est temps de sacraliser la sélection nationale autour de valeurs fortes », déclarait récemment un ancien international gabonais.Les réactions des supporters ne se sont pas faites attendre.
Sur les réseaux sociaux, certains expriment leur déception face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de sincérité. « Des excuses, c’est bien. Mais encore faut-il qu’elles soient accompagnées de preuves tangibles de changement », a écrit un fan sur Twitter.
Pour Thierry Mouyouma et son staff, la question est désormais de savoir s’il faut laisser la porte ouverte à Boupendza. Accepter ces excuses pourrait être perçu comme un signe de tolérance, mais pourrait également saper l’autorité du sélectionneur et entacher l’esprit de l’équipe, qui a travaillé dur pour bâtir un collectif solide et discipliné.
L’avenir de la sélection nationale dépendra de sa capacité à tourner la page des conflits internes et à maintenir la cohésion du groupe. Si Boupendza souhaite véritablement réintégrer l’équipe, il lui faudra prouver, sur et en dehors du terrain, que sa rédemption est authentique. La route vers la réconciliation est longue, et seuls les actes parleront plus fort que les paroles.
Affaire à suivre.