Référendum au Gabon : Un déploiement de moyens pour un simple « Oui » ou « Non »
Ce samedi 16 novembre 2024, les Gabonais sont appelés à se prononcer sur un projet de révision constitutionnelle à travers un référendum. Si, en théorie, il s’agit d’une simple consultation populaire visant à approuver ou rejeter une nouvelle constitution, la campagne en cours prend des allures de campagne présidentielle. Ce déploiement massif de moyens interroge sur les véritables intentions des autorités.
Une campagne aux airs de plébiscite
Depuis le lancement de la campagne le 6 novembre, le pays vit au rythme des meetings, des mobilisations médiatiques et des rassemblements de masse. Partout, des slogans pro-« Oui » inondent l’espace public, portés par une armée de militants et une machinerie logistique impressionnante.
À l’évidence, l’objectif dépasse le simple cadre de la réforme constitutionnelle.Jamais un référendum n’a mobilisé autant de ressources humaines et financières au Gabon. Des spots publicitaires omniprésents, des débats publics organisés à la chaîne et des tournées de sensibilisation à travers les provinces font de cette campagne un exercice de démonstration de force.
Pourquoi un tel déploiement de moyens ?
La question se pose avec acuité : pourquoi tant d’efforts pour une consultation dont l’issue semble largement prédéterminée ? La majorité des analystes s’accordent à dire que le référendum est bien plus qu’un exercice démocratique. Il s’agit d’un plébiscite déguisé visant à renforcer la légitimité du pouvoir en place.
Le gouvernement martèle que cette réforme est indispensable pour moderniser les institutions et garantir la stabilité politique. Mais pour nombre d’observateurs, l’enjeu réel est ailleurs : mesurer la capacité des autorités à contrôler l’opinion publique et asseoir leur domination sur le paysage politique.
Un test de confiance pour le président de la République
Le référendum de ce samedi ne sera pas qu’une simple validation ou non d’une nouvelle constitution. Il représentera un véritable test de confiance envers les institutions actuelles. Les Gabonais, quant à eux, attendent de voir si leur voix sera réellement entendue .