Gabon : Le Front des citoyens pour la transparence électorale voit le jour
Le paysage politique gabonais s’enrichit d’une nouvelle structure dédiée à la transparence démocratique. Lancé officiellement le 22 novembre 2024 à Libreville, le Front des citoyens pour la transparence électorale (FCTE) se donne pour mission de rétablir la confiance dans les processus électoraux, souvent critiqués pour leur manque de crédibilité.
Dirigé par Marie-Joselle Pélagie Itsana et soutenu par Jean Rémy Yama, leader syndical de Dynamique unitaire, le FCTE ambitionne de devenir un acteur incontournable pour des scrutins transparents et inclusifs. Cette organisation succède au Front du Non objectif, connu pour sa campagne contre le projet de réforme constitutionnelle lors du récent référendum.
Le récent référendum constitutionnel a laissé place à de nombreux questionnements. Malgré une mobilisation populaire notable, les résultats annoncés par le ministère de l’Intérieur le 17 novembre ont suscité des doutes parmi les acteurs politiques et la société civile. Jean Rémy Yama, lors du lancement du FCTE, a souligné que les leçons de ce processus doivent impérativement guider la révision du Code électoral.
« Le déficit de transparence constaté lors des dernières échéances électorales constitue un recul démocratique. Le FCTE s’engage à œuvrer pour des scrutins justes et équitables, en partenariat avec toutes les forces républicaines et démocratiques », a-t-il déclaré.
Le FCTE se propose de repenser les quatre grandes étapes du processus électoral : l’organisation, la compétition, le déroulement du scrutin et la gestion des contentieux. Ces réformes nécessiteront une révision profonde des textes législatifs, notamment de la loi n°019/2024 du 5 août, qui confie au ministère de l’Intérieur l’exclusivité de la préparation des scrutins.
Pour Jean Rémy Yama, cette centralisation excessive nuit à l’équilibre des forces politiques. Il appelle à une réforme qui garantirait une représentation équitable de toutes les sensibilités, en particulier dans la composition des Commissions électorales.
Au-delà des réformes institutionnelles, le FCTE veut mobiliser la société civile pour accompagner ce chantier démocratique. « La transparence électorale est l’affaire de tous. Elle est un gage de stabilité et de paix pour notre pays », a insisté le leader syndical.
Avec le soutien de personnalités telles que Jean Valentin Léyama et Marcel Libama, le FCTE espère fédérer un large éventail d’acteurs politiques et sociaux.
Le FCTE pose les bases d’un dialogue crucial sur l’avenir démocratique du Gabon. Reste à savoir si cette initiative trouvera un écho favorable auprès des décideurs et des citoyens, ou si elle viendra s’ajouter à la liste des promesses non tenues d’une réforme électorale toujours attendue.