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CF Mounana en crise : un signal d’alarme pour le football gabonais

Le CF Mounana, figure emblématique du football gabonais, traverse une période de turbulences sans précédent. Forfait lors de son premier match contre l’AS Dikaki, le club paye aujourd’hui le prix d’une gestion trop dépendante de son président-fondateur, Hervé Patrick Opiangah (H.P.O.), actuellement empêtré dans des ennuis judiciaires. Cette situation, bien au-delà de l’épisode isolé du CF Mounana, révèle les failles structurelles du football professionnel au Gabon.

Le syndrome de la dépendance à une seule personne

Le cas du CF Mounana n’est pas isolé. Dans la plupart des clubs de football gabonais, la gestion repose sur un seul individu, souvent le président-fondateur, qui joue simultanément les rôles de mécène, gestionnaire et principal bailleur de fonds. Si ce modèle a permis de faire émerger certains clubs, il montre aujourd’hui ses limites.

En effet, lorsque cet homme-orchestre rencontre des difficultés financières ou personnelles, c’est tout le fonctionnement du club qui s’effondre. « Ce qui arrive au CF Mounana est le reflet d’un système fragilisé, où l’absence de structures professionnelles met en péril la pérennité des clubs », analyse un observateur du football local.

Un appel à la réforme structurelle

Le cas du CF Mounana n’est pas isolé. Plusieurs clubs du championnat national fonctionnent encore sous ce modèle archaïque, dépendant de mécènes ou d’acteurs individuels. Cette situation appelle à une réforme en profondeur du football gabonais. Il est impératif que le Ministère de la Jeunesse et des Sports, ainsi que la Ligue nationale de football (Linaf), prennent des mesures fortes pour encourager la transformation des clubs en sociétés sportives.

La création de telles entités permettrait une gestion plus professionnelle, une diversification des sources de financement, et surtout, une indépendance vis-à-vis de la seule volonté ou capacité d’un dirigeant.

Des victimes collatérales : les joueurs

Ce sont avant tout les joueurs qui subissent les conséquences directes de cette situation. Privés de compétition, ils voient leurs efforts et leur préparation anéantis par des problèmes de gestion. Ces athlètes, qui consacrent leur vie à leur passion, méritent mieux qu’un système qui compromet leur carrière et leurs ambitions.

L’engagement humain et financier de HPO pour le CF Mounana force le respect, mais il met également en lumière les limites d’un modèle dépassé. Il revient désormais aux autorités sportives de prendre leurs responsabilités pour que de tels incidents ne se reproduisent plus.

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