CNAMGS : Les laboratoires emboîtent le pas aux pharmacies et suspendent les services aux assurés
La situation au sein de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) devient de plus en plus préoccupante. Après la suspension des prestations par le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) le 1er janvier 2025, les laboratoires d’analyses médicales ont, à leur tour, annoncé l’arrêt de leurs services aux assurés à compter de ce lundi 6 janvier 2025. Une information relayée par nos confrères de Gabonactu, qui met en lumière une crise sans précédent au sein de l’institution.
Des dettes astronomiques en cause
Au cœur de cette paralysie se trouve une dette accumulée, estimée à plusieurs milliards de francs CFA, que la CNAMGS doit à ses partenaires. Ces arriérés de paiement, qui s’éternisent depuis des années, compromettent désormais la capacité des pharmacies et des laboratoires à maintenir leurs activités.Un responsable d’un laboratoire d’analyses médicales, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confié : « Nous avons atteint un point de non-retour. Les créances impayées rendent nos activités insoutenables. Nous n’avons d’autre choix que de suspendre les prestations jusqu’à ce que des mesures concrètes soient prises. »
Une gestion controversée et des attentes de réformes
Depuis plusieurs années, la CNAMGS est accusée de mauvaise gestion et de manque de transparence, des dysfonctionnements qui ont accentué ses difficultés financières. Face à cette situation critique, le gouvernement de transition a récemment procédé à un remaniement stratégique.Le 4 janvier 2025, Nadia Christelle Koye a été nommée directrice générale de la CNAMGS, tandis qu’Alain-Claude Kouakoua a été désigné président du Conseil d’administration.
Ces nominations, issues d’un appel à candidatures, visent à redresser l’institution en plaçant à sa tête des professionnels compétents et intègres.Lors de son investiture, Nadia Christelle Koye s’est engagée à apurer les dettes, à restructurer l’institution et à rétablir la confiance des prestataires de santé. Une tâche ardue à laquelle elle doit s’atteler dans un contexte marqué par l’urgence.
Un impact majeur sur les populations vulnérables
La suspension des prestations par les pharmacies et les laboratoires touche de plein fouet les Gabonais économiquement faibles, principaux bénéficiaires de la CNAMGS. Privés d’accès aux médicaments et aux analyses médicales, ces derniers se retrouvent dans une situation critique.
« C’est une catastrophe pour les plus démunis. Sans diagnostic ni traitement, de nombreuses vies sont en danger », s’est indigné un usager.
Vers une sortie de crise ?
Pour sortir de cette impasse, les nouveaux dirigeants de la CNAMGS devront rapidement mettre en place des mesures concrètes. Le règlement des dettes, la restauration de la confiance des prestataires et une gestion transparente des fonds publics seront indispensables.
Le gouvernement, quant à lui, devra accompagner ces réformes et s’assurer que les fonds alloués à la CNAMGS soient gérés avec rigueur. En attendant, les Gabonais, notamment les plus vulnérables, continuent de subir les conséquences de cette crise sanitaire et sociale.
