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Crise à l’ENS : Quand l’ingérence ministérielle menace l’autonomie universitaire

La suspension conservatoire du Directeur Général de l’École Normale Supérieure (ENS), le Pr. Rufin Didzambou, par la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, soulève une vague d’indignation au sein de la communauté académique gabonaise. Les enseignants-chercheurs dénoncent une intervention qu’ils jugent non seulement abusive, mais également illégitime, révélatrice d’une profonde méconnaissance des principes fondamentaux de gouvernance universitaire.

Une ingérence toxique et hors de propos

L’École Normale Supérieure, pilier de l’enseignement supérieur et de la formation des enseignants au Gabon, relève exclusivement du ministère de l’Enseignement supérieur. Pourtant, la ministre de l’Éducation nationale, en s’arrogeant un pouvoir qui n’est pas le sien, plonge cette institution dans une crise sans précédent.

« Comment une ministre de l’Éducation nationale peut-elle se permettre de suspendre un enseignant-chercheur d’une école qui n’est même pas sous sa tutelle ? C’est une aberration institutionnelle et une insulte à l’intelligence académique ! », s’indigne un enseignant-chercheur sous couvert d’anonymat.

Les syndicats SNEC-ENS et Frapes parlent d’une « gestion autoritaire et opportuniste » de la part de la ministre, qu’ils accusent de chercher à étendre son emprise politique sur toutes les sphères du système éducatif.

Un mépris pour l’autonomie universitaire

L’autonomie des institutions d’enseignement supérieur est un principe sacré, garantissant leur capacité à fonctionner indépendamment des pressions politiques. Or, la suspension du Pr. Didzambou, sans consultation préalable des organes compétents, constitue une violation flagrante de cette autonomie.

Les enseignants-chercheurs ne mâchent pas leurs mots : « Cette ministre confond l’École Normale Supérieure avec une école primaire. Elle s’imagine que nous sommes à son service, alors que nous défendons des principes académiques bien plus élevés que ses ambitions politiciennes », fulmine un syndicaliste.

Une crise aux conséquences désastreuses

Les enseignants-chercheurs ont appelé à une assemblée générale ce lundi 6 janvier pour organiser une riposte à cette décision .Une paralysie totale des activités de l’ENS est prévue si la ministre ne rétropédale pas immédiatement.

Cette crise risque de perturber durablement l’année académique, mais aussi de ternir l’image de l’enseignement supérieur gabonais.

Les étudiants, principaux concernés, sont une fois de plus pris en otage dans ce bras de fer entre une ministre décriée et une communauté académique en colère.

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