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Quand les étudiants de l’UOB financent la caution présidentielle : Un précédent inédit dans l’histoire politique gabonaise

Libreville, 3 mars 2025 — Le Gabon vient d’assister à une scène sans précédent. Lors d’une rencontre retransmise en direct entre le Chef de l’État, S.E Brice Clotaire Oligui Nguema, et les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB), une annonce a stupéfié l’opinion publique : des étudiants auraient réuni une somme d’argent destinée à financer la caution de la candidature présidentielle de M. Oligui. Cette initiative, du jamais vu au Gabon, a suscité à la fois admiration et indignation, ouvrant un débat complexe sur l’engagement citoyen et l’instrumentalisation politique de la jeunesse.

Un geste citoyen ou un soutien orienté ?

L’annonce a été présentée comme une initiative spontanée des étudiants, visant à exprimer leur soutien au Chef de l’État. Selon certains leaders du mouvement étudiant, cette cotisation serait le reflet d’une confiance renouvelée dans la capacité de M. Oligui à conduire le pays vers des réformes profondes.Cependant, une partie des étudiants interrogés sous anonymat a émis des doutes quant à la spontanéité de cette démarche.

Certains évoquent des pressions implicites de la part d’associations étudiantes perçues comme proches du pouvoir. Des témoignages rapportent également des promesses de bourses et d’aides financières conditionnées à une participation active au soutien de la candidature présidentielle.

Cette situation a de quoi interroger : dans un contexte marqué par des retards chroniques dans le versement des bourses et des infrastructures délabrées, comment expliquer que des fonds aient pu être réunis aussi rapidement pour une cause politique ?

Un précédent lourd de conséquences pour l’UOB

Au-delà de l’anecdote, cet épisode pourrait marquer un tournant dans l’histoire de l’Université Omar Bongo. L’UOB, déjà critiquée pour ses infrastructures délabrées et ses ressources limitées, risque de voir son image ternie par cette implication directe dans la sphère politique.

Les étudiants eux-mêmes semblent partagés, tiraillés entre l’espoir de changements et la crainte d’une instrumentalisation de leur voix.Le silence des autorités académiques sur cette initiative inédite ajoute au malaise ambiant. Aucune déclaration officielle n’est venue clarifier les circonstances de cette collecte, alimentant ainsi les spéculations sur une éventuelle complicité passive de l’administration universitaire.

Des professeurs et des membres du personnel de l’UOB, interrogés par Gabonactu24, ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils considèrent comme une politisation croissante du campus. “L’université doit rester un espace neutre, dédié à la réflexion et à la formation, et non devenir une tribune politique”, a déclaré l’un d’eux.

Une première dans l’histoire politique du Gabon

Le caractère inédit de cette contribution financière pose un précédent lourd de sens. Si l’initiative venait à se confirmer comme étant téléguidée, elle pourrait jeter une ombre durable sur l’image du système universitaire gabonais et alimenter les critiques sur la gestion du pouvoir en place. En revanche, si elle traduit réellement un élan spontané, elle pourrait marquer un tournant dans la participation des jeunes à la vie politique du pays.

Dans un cas comme dans l’autre, cette affaire ne manquera pas de nourrir le débat dans les semaines à venir et pourrait bien redéfinir les contours de l’engagement politique au Gabon. L’avenir dira si les étudiants de l’UOB ont ouvert une nouvelle page d’histoire ou s’ils ont été les instruments d’une stratégie politique bien rodée.

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