À l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril prochain, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a officialisé sa candidature avec un message précis : poursuivre les chantiers ouverts durant la Transition et bâtir un Gabon moderne et stable. Cette annonce, soutenue par plusieurs formations politiques, place la continuité des réformes au cœur de la campagne présidentielle.
Bâtir le Gabon : une continuité assumée.
Depuis son arrivée à la tête du pays, à la faveur du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), Oligui Nguema a multiplié les initiatives dans les domaines des infrastructures, de l’économie et du social.
La réhabilitation des routes, la modernisation des hôpitaux et des écoles, ainsi que les efforts d’assainissement des finances publiques sont autant d’actions qui illustrent une volonté de poser des bases solides pour le développement.
En se présentant comme un bâtisseur, le président de la Transition semble miser sur la continuité des projets en cours pour convaincre les électeurs. L’objectif affiché est clair : éviter toute rupture qui pourrait compromettre les avancées réalisées et maintenir le cap sur les réformes structurantes. “Le Gabon est un vaste chantier et nous devons poursuivre ce qui a été entamé”, a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’une action soutenue et cohérente.
Des soutiens politiques stratégiques
Le soutien affiché par des formations politiques telles que l’Union nationale (UN), le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et le Cercle des libéraux réformateurs (CLR) semble renforcer cette dynamique. Ces alliances témoignent d’une reconnaissance des réformes engagées et d’une volonté de garantir une stabilité politique indispensable à la poursuite des chantiers.
Pour ces partis, le choix d’Oligui Nguema apparaît comme un pari sur la stabilité et la continuité. Ces soutiens pourraient s’avérer déterminants dans une élection où l’aspiration à la stabilité semble partagée par une large partie de la population.
Les défis d’une continuité sans immobilisme
Toutefois, la volonté de poursuivre les œuvres entamées pose également la question de l’équilibre entre continuité et innovation. Si les réalisations de la Transition sont saluées par une partie de l’opinion, certains observateurs s’interrogent sur la capacité d’Oligui Nguema à éviter l’immobilisme.
La gestion des attentes populaires, notamment en matière d’emploi et de lutte contre les inégalités, apparaît comme l’un des principaux défis de son programme.Le président-candidat devra donc convaincre que sa vision ne se limite pas à une gestion courante des dossiers, mais s’inscrit dans une dynamique de développement plus ambitieuse.
La diversification de l’économie, la modernisation de l’administration et le renforcement de l’État de droit sont autant de dossiers sur lesquels il sera attendu.
Un choix stratégique pour les électeurs
Le scrutin du 12 avril pourrait ainsi se jouer sur cette capacité à conjuguer continuité et efficacité. Les Gabonais auront à trancher entre la poursuite des chantiers engagés et l’éventualité d’un changement plus radical. Le choix d’Oligui Nguema de se présenter comme l’homme des chantiers, pragmatique et déterminé, pourrait séduire une partie de l’électorat, soucieuse de préserver la stabilité et de voir les projets en cours aboutir.
À l’inverse, ses opposants pourraient tenter de capitaliser sur l’aspiration à une nouvelle gouvernance plus transparente et plus inclusive. La campagne à venir s’annonce donc comme un test grandeur nature pour la stratégie du président-candidat : convaincre que la continuité qu’il prône est compatible avec les attentes de changement et de modernisation exprimées par une partie des Gabonais.
En définitive, l’élection présidentielle pourrait bien se résumer à une question centrale : faut-il continuer à bâtir sur les bases posées durant la Transition, ou tourner la page pour ouvrir un nouveau chapitre ? Les électeurs trancheront.
