Makokou : Où sont passés les 7 milliards destinés au développement ?

C’est une affaire qui sent le soufre et qui risque de faire grand bruit. Alors que 7 milliards de francs CFA auraient été alloués au développement de la province de l’Ogooué-Ivindo, aucun projet tangible n’a vu le jour. Pire encore, un flou total entoure la gestion de cette somme colossale. Entre déclarations contradictoires et absence de transparence, la population s’interroge : où est passé cet argent ?
Un flou total sur la gestion des fonds
D’après la gouverneure de la province, les 7 milliards seraient sous la gestion du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Une déclaration qui soulève immédiatement des questions. Pourquoi un organisme international aurait-il la mainmise sur les finances d’une province gabonaise ? Sur quelle base juridique ou administrative cette délégation de gestion aurait-elle été faite ?
Mais plus inquiétant encore, le PNUD lui-même n’a jamais confirmé avoir reçu cette enveloppe. Aucun communiqué, aucun document officiel, aucune explication publique ne permet d’attester de la véracité des propos tenus par la gouverneure.
Une mission de contrôle… sans réponses
Pour tenter de comprendre l’état d’avancement des projets, une mission de contrôle a été menée à Makokou. Mais là encore, le constat est accablant : aucun chantier visible, aucune infrastructure en cours, aucune explication cohérente sur la destination de ces fonds.
Fait troublant, aucun représentant du PNUD n’a été interrogé ou entendu. Un détail qui renforce encore davantage la suspicion. Si cet organisme était véritablement en charge des fonds, pourquoi ne pas lui donner la parole ? Pourquoi n’avoir aucun document officiel justifiant l’utilisation de ces milliards ?
En l’absence de réponses claires, les soupçons de détournement se renforcent. Cette affaire ressemble étrangement à d’autres scandales financiers qui ont émaillé la gestion des deniers publics au Gabon.
Une responsabilité qui reste à établir
Face à ces zones d’ombre, les citoyens gabonais sont en droit d’exiger des réponses claires. Si le PNUD a bien été mandaté pour gérer ces 7 milliards, pourquoi n’a-t-il pas encore communiqué sur l’état d’avancement des projets ? Et si cet argent n’a jamais été transféré, qui en est responsable ?
Dans un contexte de transition où le gouvernement affirme vouloir assainir la gestion du pays, ce dossier pourrait devenir un véritable test de crédibilité pour les autorités. Si aucune clarification n’est apportée rapidement, la population pourrait voir en cette affaire une preuve supplémentaire que l’opacité et l’impunité restent les maîtres-mots de la gouvernance gabonaise.