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CAN 2025 : le naufrage du Gabon, une élimination humiliante qui révèle un échec systémique

L’élimination du Gabon dès la deuxième journée de la CAN 2025 n’est ni une surprise, ni un simple accident de parcours. C’est un échec total, sportif, organisationnel et stratégique. Deux matchs, deux défaites, zéro point : le bilan est brutal, mais surtout révélateur d’un mal profond qui ronge la sélection gabonaise depuis trop longtemps.


Sur le terrain, les Panthères ont livré une copie indigente. Défense friable, désorganisation chronique, manque criant d’automatismes, incapacité à gérer les temps forts comme les temps faibles. Contre le Mozambique, équipe pourtant largement à la portée du Gabon sur le papier, la sélection s’est sabordée elle-même, encaissant trois buts et donnant l’impression d’un groupe dépassé par l’enjeu. À ce niveau de compétition, ce n’est plus de la malchance : c’est de l’incompétence collective.


Le plus préoccupant reste l’absence totale d’identité de jeu. Le Gabon ne maîtrise rien : ni la possession, ni la transition, ni le pressing. Les joueurs semblent livrés à eux-mêmes, sans plan clair, sans lecture collective du match. Les leaders attendus brillent par leur irrégularité, pendant que le collectif, censé compenser les limites individuelles, n’existe tout simplement pas.
Cette élimination est aussi le reflet d’un échec de gouvernance du football gabonais.

Préparations approximatives, choix techniques discutables, absence de vision à moyen et long terme : la sélection nationale avance sans cap. À chaque CAN, le même discours revient reconstruction, transition, apprentissage mais les résultats empirent. Pendant que d’autres nations structurent leurs projets, investissent dans la formation et stabilisent leurs sélections, le Gabon stagne, voire régresse.


Le public gabonais mérite mieux que ce scénario répété. Cette sortie prématurée n’est pas seulement une déception sportive, c’est une gifle symbolique pour un pays qui se contente désormais de participer, sans réelle ambition. Être éliminé avant même la dernière journée de groupes est un aveu de faiblesse, presque une banalité devenue inquiétante.


La CAN 2025 se poursuivra sans le Gabon, mais l’urgence est ailleurs : faire le bilan sans complaisance, remettre en question les choix, les hommes, les méthodes. Continuer à masquer l’échec derrière des excuses conjoncturelles serait irresponsable. Le football gabonais est à la croisée des chemins : soit il accepte de se réformer en profondeur, soit il s’installe durablement dans l’insignifiance continentale.

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