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Édito : Niveau scolaire en chute libre :Comment TikTok et Facebook détruisent l’avenir des élèves gabonais

Le Gabon fait face à une crise silencieuse mais dévastatrice : la chute vertigineuse du niveau des élèves, étouffée par une addiction maladive aux réseaux sociaux. Nous avons atteint un point où l’inconcevable devient réalité : certains élèves gabonais ne savent même plus nommer la capitale de leur pays, Libreville, ni identifier Port-Gentil, son poumon économique. Plus grave encore, un nombre inquiétant ne peut citer Léon Mba, premier président du Gabon. Ce qui se présente à nous n’est pas une simple carence en éducation, mais une fracture culturelle majeure, un symptôme flagrant de la dérive d’une jeunesse devenue esclave du numérique.

Une génération sans effort, sans ambition

Les étudiants gabonais d’aujourd’hui semblent avoir abandonné la culture de l’effort. Là où les générations précédentes bûchaient des heures sur des livres, nourrissaient leurs esprits et se battaient pour leur avenir, les jeunes d’aujourd’hui préfèrent passer leurs journées à “scroller” sur TikTok ou à suivre les frasques superficielles d’influenceurs sur Instagram. Nous assistons à une transformation radicale de la jeunesse gabonaise, pour qui l’apprentissage et la connaissance sont devenus obsolètes, remplacés par la quête d’une gratification immédiate et éphémère.

Où est passée l’ambition d’exceller, de comprendre le monde qui nous entoure, de participer à la construction du pays ? Aujourd’hui, c’est l’amnésie collective qui domine. On ne sait plus qui est Léon Mba, on oublie la géographie de son propre pays. Et cela ne semble même pas les inquiéter. Le vrai drame, c’est que cette ignorance est perçue comme normale, voire acceptable. Si l’effort est mort, c’est parce qu’il a été remplacé par une culture du vide, entretenue par des heures perdues devant des écrans.

L’ère de la médiocrité encouragée

Les jeunes Gabonais, qui devraient être les bâtisseurs de demain, se sont engouffrés dans une course vers la médiocrité. Chaque seconde passée sur TikTok ou Facebook éloigne un peu plus ces étudiants d’une réalité où la connaissance, le savoir-faire et la compétence sont les seules clés d’un avenir durable. Ce n’est pas un hasard si les résultats scolaires sont en chute libre et que les enseignants tirent la sonnette d’alarme.

Dans les salles de classe, les enseignants font face à des élèves incapables de suivre une conversation de plus de cinq minutes, tant leur concentration est éclipsée par leur soif constante de distraction numérique. “Ils ne veulent plus faire d’efforts. Ils cherchent toujours la voie la plus rapide, la plus facile“, déclare un professeur du lycée Léon Mba. “Ils veulent tout, tout de suite, sans jamais se demander ce que cela coûte.” Le message est clair : la gratification immédiate l’emporte sur l’apprentissage à long terme.

L’échec des parents

Il serait trop facile de blâmer uniquement les jeunes. Les parents ont également échoué. Où sont les parents dans cette débâcle éducative ? Beaucoup semblent avoir abandonné toute forme de contrôle, laissant les smartphones devenir les nouveaux “parents” de leurs enfants. Ces derniers passent des heures devant des écrans, sans surveillance, nourrissant leurs esprits de contenus futiles et sans valeur ajoutée. L’éducation ne commence pas seulement à l’école, elle se construit aussi à la maison. Les parents doivent réapprendre à imposer des limites, à enseigner la discipline et à rappeler l’importance de l’effort.

Une culture générale en lambeaux

Que dire d’un pays où ses futurs leaders ne connaissent pas leur propre histoire, où les jeunes ignorent même les bases géographiques de leur pays ? Ce n’est pas simplement une question de mémoire, c’est un indicateur d’une rupture plus profonde avec l’identité nationale. Comment peut-on espérer que ces jeunes s’impliquent dans le développement du Gabon s’ils ne connaissent même pas les bases de son histoire et de sa géographie ? L’ignorance des élèves gabonais sur leur propre pays est une forme de trahison envers ceux qui se sont battus pour l’indépendance et la souveraineté du Gabon.

Un ultimatum pour l’avenir

Les étudiants gabonais doivent se réveiller. Le monde qui les attend n’aura aucune pitié pour ceux qui choisissent la facilité. L’avenir appartient à ceux qui font preuve de compétence, d’intelligence et de rigueur. TikTok ne les sauvera pas. Il est temps de rappeler à cette génération que le succès ne s’achète pas avec des “likes” et des “followers“, mais avec des efforts et du travail acharné. Nous ne pouvons plus nous permettre de voir cette génération sacrifiée. Le Gabon mérite mieux, et surtout, il a besoin de mieux.

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