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Encore une autre saisie record : Le Gabon au bord du gouffre face au trafic de drogues

Une nouvelle saisie spectaculaire a été réalisée par la Direction générale des services spéciaux (DGSS) dans la nuit du 31 décembre 2024 au 1ᵉʳ janvier 2025. Plus de 1,2 milliard de FCFA de tramadol, soigneusement dissimulés dans 5 000 pots de bouillie pour bébés, ont été interceptés à Libreville. Une saisie qui, si elle marque un point dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, met également en lumière une réalité sombre : le Gabon est en passe de devenir une plaque tournante du narcotrafic en Afrique centrale.

Une jeunesse sacrifiée sur l’autel de l’argent facile

Derrière les 100 000 tablettes de tramadol se cache une stratégie mortifère. Accessible, abordable, et hautement addictive, cette drogue cible principalement les jeunes Gabonais. Chaque dose vendue représente une victoire pour les réseaux criminels et une défaite pour l’avenir du Gabon.

« Ces trafiquants n’ont qu’un but : anéantir notre jeunesse pour s’enrichir », déclare un citoyen outré. Ce sentiment de colère et d’impuissance grandit face à l’ampleur du phénomène. Les consommateurs de tramadol sont souvent des jeunes vulnérables, déjà marginalisés, qui tombent dans un cercle vicieux de dépendance et de désespoir.

Des réseaux de plus en plus organisés

L’arrestation d’Ernest Missou, un Camerounais soupçonné d’être une figure clé de ce trafic, révèle l’organisation et l’envergure de ces réseaux criminels. Propriétaire de plusieurs véhicules de location utilisés pour blanchir de l’argent, il a été interpellé avec de la cocaïne et de l’héroïne dans son véhicule. Selon un enquêteur, « c’est un maillon important d’un réseau plus vaste qui opère dans le Grand Libreville et au-delà ».

Ce coup de filet est une victoire pour la DGSS, mais les responsables eux-mêmes le reconnaissent : ces réseaux disposent de moyens sophistiqués, et derrière chaque arrestation se cache une hiérarchie difficile à atteindre.

Le Gabon : une plaque tournante en devenir ?

Les saisies de drogues se multiplient, et la nature des substances confisquées, allant des opioïdes comme le tramadol aux drogues dures comme la cocaïne, démontre que le Gabon est devenu une cible stratégique pour les narcotrafiquants. Sa position géographique, ses frontières poreuses et ses systèmes de contrôle parfois défaillants en font un point de transit idéal.

Mais la situation dépasse le cadre national. Les drogues circulent via des réseaux transfrontaliers impliquant des pays voisins comme le Nigeria et le Cameroun. Cela nécessite une réponse régionale. « La lutte contre ce fléau ne peut être gagnée que si tous les pays collaborent pour démanteler ces réseaux », insiste un analyste en sécurité.

Un avenir en sursis

Chaque saisie est une victoire, mais elle révèle également l’ampleur du chemin à parcourir. Le Gabon doit redoubler d’efforts pour protéger ses citoyens et surtout sa jeunesse. La guerre contre les drogues est loin d’être terminée, et si des mesures radicales ne sont pas prises rapidement, le pays risque de sombrer davantage dans ce fléau.

Les trafiquants ont prouvé leur capacité d’adaptation, mais la société gabonaise, elle aussi, doit se mobiliser. L’avenir du Gabon est en jeu, et c’est ensemble, citoyens, autorités et partenaires internationaux, que cette bataille pourra être gagnée.

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