A LA UNE

Nouvelle équipe gouvernementale : entre reconduction des piliers et ouverture mesurée

Libreville, 5 mai 2025 | Par la rédaction de Gabonactu24

Quelques heures après la nomination de Séraphin Moundounga et Alexandre Barro Chambrier aux postes stratégiques de Vice-président de la République et Vice-président du Gouvernement, le décret présidentiel dévoilant la nouvelle équipe gouvernementale vient de tomber. Si la composition fait preuve de continuité, quelques entrées stratégiques attirent l’attention, notamment celle du puissant banquier Henri-Claude Oyima à la tête d’un super-ministère.

Une équipe sans surprise

Peu de surprises dans la reconduction de figures de la Transition : Camelia Ntoutoume-Leclercq, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, Hermann Immongault, Mays Mouissi, Laurence Ndong ou encore Adrien Mougougou gardent la main sur des ministères régaliens ou techniques. Le message est clair : le Président Brice Clotaire Oligui Nguema capitalise sur la stabilité et les acquis engrangés depuis le coup de libération du 30 août 2023.

Mais c’est sans nul doute la nomination d’Henri-Claude Oyima au portefeuille surdimensionné de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère, qui fait office d’onde de choc. Dirigeant de la BGFIBank, Oyima est vu par beaucoup comme l’homme fort du capital gabonais, à la croisée des intérêts économiques et politiques.

Un gouvernement de technocrates, mais peu d’ouverture politique

On note la promotion de profils comme Marcelle Ibounda, Simplice Mamboula ou encore Armande Logo, mais la diversité politique et générationnelle reste limitée. Les jeunes voix issues de la société civile ou des mouvements citoyens, pourtant actives dans la Transition, sont peu représentées dans cet exécutif. Le casting penche résolument vers les gestionnaires et hauts fonctionnaires, en écho au choix sécuritaire fait avec Moundounga et Barro Chambrier.

Des défis colossaux pour une équipe en sursis ?

Cette équipe devra relever des enjeux économiques et sociaux immenses : maîtriser la dette publique, réduire le coût de la vie, organiser des élections crédibles, et réconcilier durablement les Gabonais. La nomination d’un Oyima au cœur de l’architecture économique laisse entendre que la gestion financière sera désormais pilotée avec rigueur, mais aussi potentiellement sous la forte influence du secteur privé.

Un gouvernement fort mais consensuel, ou verrouillé ?

Certains analystes s’interrogent déjà : ce gouvernement est-il taillé pour les réformes, ou pour verrouiller le système en place ? En nommant des visages connus, le Président joue la carte de la cohésion, mais prend le risque de refroidir ceux qui attendaient un vrai souffle démocratique.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button