POLITIQUE

Albertine Maganga Moussavou entre dans l’histoire comme la plus ancienne parlementaire du Gabon

Libreville – Douya-Onoye. Élue pour la première fois en 1990, Albertine Maganga Moussavou vient de remporter, en 2025, un nouveau mandat législatif dans le département du Douya-Onoye. Avec plus de 35 ans de présence ininterrompue au Palais Léon-Mba, la députée du Parti social-démocrate (PSD) devient la parlementaire la plus ancienne de l’histoire politique gabonaise. Un exploit qui force le respect, mais qui révèle aussi l’incapacité chronique du système politique à se renouveler.

Une longévité hors norme

Depuis la 7ᵉ législature, Albertine Maganga Moussavou a traversé toutes les tempêtes politiques. De la Conférence nationale au coup d’État de 2023, elle est restée solidement ancrée dans son fief du Douya-Onoye, où elle a su conserver une base électorale fidèle. Ses mandats successifs, ses responsabilités à la tête de commissions, son passage au Bureau de l’Assemblée et sa vice-présidence durant la transition témoignent d’une trajectoire exceptionnelle.

L’exploit et ses paradoxes

Pour ses partisans, sa victoire de 2025 à 73 ans est la récompense d’une carrière consacrée au service public. Mais pour beaucoup d’observateurs, cette longévité traduit l’immobilisme d’un système verrouillé. Si Douya-Onoye continue de lui accorder sa confiance, c’est peut-être aussi faute d’alternative crédible. La doyenne du Parlement devient ainsi, malgré elle, le symbole d’une démocratie qui recycle ses élites plus qu’elle ne les renouvelle.

Une voix critique devenue témoin impuissant

Depuis trois décennies, Albertine Maganga Moussavou a multiplié les dénonciations : hôpitaux délabrés, routes impraticables, université en crise, déficit démocratique. Son franc-parler a marqué l’hémicycle, mais ses constats sont devenus répétitifs et, pour certains, synonymes d’impuissance. Comment expliquer que, malgré sa longévité et ses alertes, le quotidien des Gabonais du Douya-Onoye et d’ailleurs reste inchangé ?

Un exploit qui interroge l’avenir

L’élection d’Albertine Maganga Moussavou en 2025 est historique : jamais un parlementaire gabonais n’avait cumulé autant de mandats. Mais elle pose une question dérangeante : le Gabon peut-il éternellement confier son avenir aux mêmes figures ? Si le Douya-Onoye a choisi la continuité, c’est au prix d’un renouvellement politique qui, une fois de plus, attendra.

En devenant doyenne du Parlement, Albertine Maganga Moussavou incarne à la fois la persévérance d’une élue et le blocage d’un système. Son exploit est indéniable, mais il rappelle aussi que la longévité politique n’est pas toujours synonyme de progrès.

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