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Gabon – Rémunérations publiques : quand l’État revalorise le sommet militaire et laisse les secteurs sociaux à l’écart

Le communiqué final du Conseil des ministres du 29 décembre 2025 consacre un court chapitre aux Forces de Défense et de Sécurité. Deux décisions y figurent : la revalorisation ciblée de la rémunération des officiers généraux de brigade et l’adaptation de l’indemnité de représentation des attachés de défense en poste à l’étranger. Des mesures présentées comme techniques, mais qui soulèvent des interrogations de fond sur les priorités réelles de la réforme militaire.

Une armée valorisée… par le haut


Sur le plan militaire, l’exécutif a acté le relèvement de l’indice de bonification des officiers généraux de brigade ainsi que l’adaptation des indemnités de représentation des attachés de défense à l’étranger. Officiellement, ces décisions visent à reconnaître les responsabilités stratégiques et à préserver la crédibilité internationale du Gabon.


Mais dans les faits, ces mesures ne concernent qu’une frange très réduite des effectifs, au sommet de la pyramide. Aucun mot sur les soldats, sous-officiers ou officiers subalternes, pourtant confrontés aux réalités du terrain, aux contraintes logistiques et à des conditions de vie souvent précaires. La réforme s’arrête là où commencent les difficultés structurelles.

Santé et Éducation : des attentes toujours fortes

À l’inverse, aucune mesure nouvelle n’a été annoncée pour les secteurs de la Santé et de l’Éducation. Or, ces administrations font face à des contraintes bien identifiées : charge de travail élevée pour les personnels soignants, besoins en équipements, revendications persistantes des enseignants sur la reconnaissance salariale et les conditions d’exercice.L’absence d’annonces ne signifie pas nécessairement un désintérêt, mais elle entretient un sentiment d’attente prolongée dans des secteurs dont le rôle social est central.

Une question d’équilibre dans l’action publique

La lecture d’ensemble du communiqué révèle une approche pragmatique : des mesures ponctuelles là où l’exécutif estime les enjeux immédiats, et un traitement différé pour des réformes plus lourdes et structurelles. Cette méthode permet de contenir les contraintes budgétaires, mais elle pose la question de l’équilibre entre sécurité institutionnelle et investissement social.

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