Portrait & Interview

TRIBUNE LIBRE :Le Gabon sous l’ombre d’un recul démocratique.

Du 2 au 27 Avril 2024, un dialogue national présidé par les hommes de Dieu, censé être inclusif, s’est déroulé au Gabon en cette période de transition politique, qui finalement a laissé entrevoir des manœuvres d’exclusions d’une catégorie de gabonais, en violation flagrante de la constitution de 1991 et de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948. Au regard de ses multiples insuffisances et discriminations, qu’il me soit permis en tant que citoyen gabonais et acteur politique, d’exprimer mon opinion avec humilité, courtoisie et en toute liberté.

En effet, à l’issue de la lecture du rapport final du dialogue national censé être inclusif, il y a une énorme vague de grincements de dents, d’incertitudes et d’inquiétudes au sein de la population gabonaise, qui ne comprend vraiment pas où exactement les dirigeants de la transition veulent conduire notre pays. La politique s’illustre comme la gestion de la cité, le développement national est l’objectif de tous les gouvernants, par conséquent les deux vont de pair. Suspendre des formations politiques légalement reconnues par l’état à titre conservatoire pour espérer avoir un boulevard favorisant la candidature des organisateurs du dit dialogue à l’élection présidentielle prévue en Août 2025, est purement et simplement un recul démocratique regrettable et dont le Gabon n’en a pas besoin. La constitution de 1991, dont la charte de la transition fait référence aujourd’hui, garantit aux partis politiques une reconnaissance légale et légitime, puis un cadre juridique clair, les permettant d’exister conformément à la loi et d’exercer leurs activités politiques en toute légalité.

La manipulation du peuple s’accentue dans une sorte de déni, de haine, d’esprit de vengeance et de divisions des compatriotes, desservant la reconstruction du pays avec toutes les forces vives de la nation. Les dirigeants de la transition gabonaise, sont en train de fragiliser l’unité nationale et fracturer la cohésion sociale en tordant une énième fois le cou au droit constitutionnel et au respect des libertés individuelles et collectives.

Une constitution est une loi fondamentale qui régit le fonctionnement d’un état sur une période indéterminée et ne peut donc, en aucun cas être taillée sur mesure au profit d’un individu ou d’un groupuscule de personnes. Les tenants du pouvoir actuel au Gabon doivent tirer les enseignements des erreurs de l’ancien régime et tout mettre en œuvre pour ne pas les reproduire, car celui qui ne tire pas les leçons des erreurs du passé, est condamné à les reproduire.

Le peuple gabonais a réellement besoin de recouvrer sa souveraineté, la Gabon lui, une démocratie participative, sans distinction aucune. Pour se faire la population doit être unie et rassemblée autour d’un idéal commun, à savoir un nouveau Gabon, juste et équitable pour tous, avec des valeurs cardinales, indispensables et indélébiles léguées par nos anciens dirigeants, qui doivent être renforcées, consolidées et préservées, notamment l’unité nationale, la cohésion sociale et la paix, cher au vivre ensemble du peuple gabonais tout entier, qui lui n’aspire qu’au développement du Gabon et surtout à l’amélioration de ses conditions de vie.

Le futur gouvernement de la transition et la future assemblée constituante sont d’ores et déjà interpellés sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour que le Gabon demeure un état de droit démocratique. Les militaires au pouvoir sont-ils incapables de diriger la transition avec zèle et impartialité !? L’avenir nous le dira.

𝐌𝐈𝐍𝐓𝐒𝐀 𝐀𝐍𝐆𝐎 𝐕𝐞𝐫𝐝𝐚𝐥𝐲 𝐀𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐏𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞

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