Réforme Électorale au Gabon : Le Ministère de l’Intérieur Prend la Main
Au Gabon, l’organisation des futures élections politiques sera désormais du ressort du Ministère de l’Intérieur, selon une annonce faite le 11 mai 2024 par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Cette décision intervient après la dissolution du Centre Gabonais des Élections (CGE), jugé inefficace, suite aux recommandations d’un Dialogue National Inclusif. Le porte-parole du CTRI, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, affirme que cette mesure s’aligne sur les pratiques démocratiques globales.
Cette transition marque un retour à une méthode antérieurement critiquée pour ses nombreuses irrégularités et manipulations. Historiquement, la gestion gouvernementale des scrutins a soulevé des inquiétudes majeures quant à la neutralité et l’intégrité du processus électoral. Les dirigeants actuels promettent cependant un cadre de conduite des élections encadré par des garanties de transparence et d’équité, visant à restaurer la confiance publique.
Ce changement intervient huit mois après le coup d’État qui a écarté l’ancien président Ali Bongo, ouvrant une période de gouvernance militaire provisoire. Le CGE, autrefois présidé par Michel Stéphane Bonda et largement critiqué pour son manque d’autonomie et sa susceptibilité à l’influence politique, est cité par le CTRI comme l’une des institutions les plus défaillantes de l’ancien régime.
La décision de réintégrer la responsabilité des élections au Ministère de l’Intérieur suscite des réactions mitigées. Si certains y voient une tentative de standardiser les pratiques électorales, d’autres, méfiants, anticipent un possible retour aux abus précédemment observés. La promesse du CTRI de garantir un processus électoral libre et juste sera donc scrutée de près tant par la population gabonaise que par la communauté internationale, surtout en vue du retour annoncé à l’ordre constitutionnel en 2025.