SOCIETE

Grève de la faim pour Oligui Nguema : un acte symptomatique d’un culte de la personnalité dépassé

Libreville, 26 janvier 2025 – Trois individus, Dimitri Nzé, André Claude Koumba Moussavou et Mefoughe Me Loule Auxence, se sont lancés dans une grève de la faim afin de réclamer la candidature du Général Brice Clotaire Oligui Nguema à la prochaine élection présidentielle. Si cet acte semble, en surface, être un geste citoyen, il s’agit surtout d’une démonstration inquiétante d’un opportunisme politique mal dissimulé et d’une adhésion aveugle à un culte de la personnalité.

Un militantisme hors sujet

S’il est vrai que la participation citoyenne est cruciale dans une démocratie, l’action des trois grévistes soulève des interrogations profondes sur la pertinence de leurs revendications. Exiger qu’un individu, en l’occurrence le Général Oligui Nguema, se présente à une élection, revient à détourner les principes fondamentaux du militantisme politique. En effet, l’enjeu d’une élection présidentielle ne doit jamais être centré sur une personne, mais sur des idées, des programmes et une vision pour le pays.

Ces grévistes, qui se revendiquent “leaders du 1er arrondissement”, semblent oublier que le Gabon ne manque pas de défis cruciaux à relever : éducation défaillante, santé publique en souffrance, chômage galopant et corruption endémique. Pourtant, au lieu de mettre ces sujets sur la table, ils concentrent leur énergie sur une démarche futile et contre-productive.

Une instrumentalisation politique flagrante

Derrière cette grève de la faim, difficile de ne pas voir une tentative opportuniste de se positionner politiquement. Ces “leaders” autoproclamés semblent davantage chercher à attirer l’attention du pouvoir en place qu’à servir les intérêts des Gabonais. Leur posture dramatique, sous couvert d’un sacrifice héroïque, ne convainc pas grand monde. Pour beaucoup, il ne s’agit que d’une stratégie de communication maladroite visant à obtenir une reconnaissance ou un rôle dans la sphère politique.

Un observateur politique a confié : “Cette grève de la faim est une forme de marchandage politique déguisé. Ce n’est pas pour le Gabon qu’ils le font, mais pour leur propre visibilité. Si ces individus étaient sincèrement préoccupés par l’avenir du pays, ils militeraient pour des réformes structurelles, pas pour la candidature d’un homme.”

Un symbole du retard démocratique

Au-delà de l’action elle-même, cette grève de la faim illustre un problème plus large : la difficulté du Gabon à sortir d’une logique politique centrée sur des figures salvatrices. Ce culte du “leader providentiel”, incarné ici par le Général Oligui Nguema, témoigne d’un retard inquiétant en matière de maturation démocratique. Dans une véritable démocratie, ce ne sont pas les individus qui doivent être au centre du débat, mais les institutions, les lois et les programmes capables de garantir le développement du pays.

Un message contre-productif

Plutôt que de renforcer la crédibilité du Général Oligui Nguema, cette initiative risque d’avoir l’effet inverse. Elle donne l’impression d’un soutien orchestré et surfait, plutôt que d’une adhésion populaire authentique. Si le Général souhaite se présenter, cela devrait être sur la base d’un programme clair et d’un projet fédérateur, et non à travers des pressions symboliques exercées par des actions théâtrales.

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