SOCIETE

Crise à l’Église universelle du royaume de Dieu du Gabon : Foi trahie, dignité bafouée ?

Ce devait être un sanctuaire de paix, un refuge pour les âmes en quête de réconfort et de vérité spirituelle. Pourtant, l’Église universelle du royaume de Dieu (IURD) du Gabon traverse aujourd’hui une crise sans précédent, où la foi semble avoir cédé la place aux intérêts financiers et aux luttes de pouvoir. Depuis plusieurs jours, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux dévoilent une réalité troublante : des pasteurs gabonais en colère, dénonçant une marginalisation systématique et une gestion jugée discriminatoire et prédatrice par la hiérarchie brésilienne de l’Église.

Les images choquent. On y voit des hommes de Dieu, normalement unis par une même mission évangélique, s’affronter dans une ambiance de tension extrême. Ce qui devait être un lieu de prière et de communion est devenu l’épicentre d’un conflit qui met à nu des inégalités profondes et un sentiment croissant d’injustice parmi les fidèles gabonais.

Le cri de détresse des pasteurs gabonais

Dimanche dernier, un groupe de pasteurs gabonais a décidé de briser le silence. Avec émotion et fermeté, ils ont dénoncé un système où toutes les instances décisionnelles sont entre les mains des missionnaires brésiliens, sans considération pour les serviteurs locaux.

Nous sommes fatigués de cette situation”, confie l’un d’eux. “Nous avons suivi un appel, nous avons consacré nos vies à cette Église, mais aujourd’hui nous sommes traités comme des subalternes, exclus des décisions, relégués à des rôles secondaires pendant que d’autres s’enrichissent sur notre foi.

Le constat est implacable : à la tête de l’IURD Gabon, tous les postes stratégiques, des finances à la direction spirituelle, sont occupés par des Brésiliens. Les pasteurs locaux, pourtant enracinés dans la réalité quotidienne des fidèles, n’ont aucun pouvoir de décision. “Comment expliquer que dans une église gabonaise, les Gabonais n’aient pas leur mot à dire ?”

Une gestion opaque et des dérives financières ?

Au-delà de la question de la gouvernance, c’est l’aspect financier qui alimente le plus la colère. Les accusations sont graves : enrichissement personnel, détournement des fonds de l’Église, train de vie luxueux des missionnaires brésiliens.

Ils arrivent ici et achètent des voitures que seuls les ministres peuvent se permettre, pendant que nos fidèles peinent à survivre,” s’indigne un fidèle.

Si la foi est censée être un guide, une lumière dans l’obscurité, ces révélations jettent une ombre sur la mission première de l’IURD au Gabon. L’Église, qui prône l’humilité et le partage, semble être devenue un empire financier où seuls quelques privilégiés profitent des contributions des croyants.

Un néocolonialisme religieux en marche ?

Pour beaucoup, cette crise dépasse le cadre d’une simple querelle interne. Elle symbolise une lutte plus large contre une domination étrangère déguisée en mission évangélique. “Ce qui se passe ici n’a rien à voir avec la foi. C’est une forme de néocolonialisme. Ils veulent tout contrôler, décider à notre place, exploiter nos ressources et nos fidèles,” dénonce un autre pasteur gabonais.

Cette indignation rejoint une réalité bien plus vaste : celle d’une Afrique où de nombreuses institutions religieuses étrangères continuent d’imposer leur modèle, sans prise en compte des spécificités culturelles et sociales locales.

Un tournant pour l’IURD au Gabon ?

Alors que les tensions ne cessent de croître, une question se pose : cette crise marquera-t-elle la fin du modèle de gouvernance imposé par l’IURD au Gabon ? Les pasteurs et fidèles gabonais semblent plus déterminés que jamais à revendiquer leur place, leur dignité et leur légitimité au sein de l’Église.

Si aucun dialogue constructif n’est rapidement instauré, l’IURD pourrait se retrouver face à un exode massif de ses fidèles gabonais, voire à une intervention des autorités locales.

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